Comme souvent, cela part d’un mal entendu, en deux mots, oui. Voici ce que j’entends, à la volée et à la radio : Amarante Corail. Dans l’émission, il est question d’un homme et je me dis : « Est-il possible qu’un homme porte un nom aussi beau ? » Dans le même temps, j’ai envie et de savoir et de rester avec ces mots-images : Amarante Corail nous emporte loin, dans l’espace et dans le temps.
Amarante est une ville portugaise dans le Minho, jolie paraît-il. Ça ne va pas, le monsieur dont il était question est grec… Continuons notre enquête. Amarante est aussi une belle fleur rouge, un peu étrange. Voir en haut à gauche. Mais peu d’hommes portent un nom de fleur… Donc, encore raté. Et si ce n’était pas Amarante ? Si j’avais mal entendu ou opéré un glissement auditif ? Si c’était Adamant ? Oui, voilà, c’est Adamant ! ADAMANT vient de diamant alors qu’ADAM signifie fait de terre rouge. Allez comprendre ! En anglais (hou hou les anglophones ?) ce mot veut dire inflexible. Pensez à adamantin (hou hou Martin) : qui a la dureté, l’éclat du diamant. Va pour Adamant. On avance.
Corail, c’est plus facile, simple homophonie… même si je suis contente de voir qu’il y a un lien visuel entre l’amarante et le corail.
En fait, le monsieur s’appelle Adamant CORAY (1748-1833). Grec de Paris, médecin, philosophe et surtout philologue : il a passé une bonne partie de sa vie à étudier la prononciation du grec. Ça existe, des vies comme ça. Et ça m’a permis de (ré)viser ce qu’est la philologie : c’est l’étude de la linguistique historique à partir de documents écrits. La langue n’est pas l’unique objet de l’étude ; il s’agit de fixer, d’interpréter, de commenter les textes. Et en cherchant sur ces sujets, je suis arrivée à Derrida et son Schibboleth. Je m’arrête là : nous sommes trop loin de l’Amarante Corail du début. Une autre fois, le Schibboleth. En attendant, deux diamants noirs qui chantent en grec : on voyage, dans le temps et l’espace.