Après les voyages en bateau (billet du 5/08/10), l’ouragan Onfray (autour du 10), nous débarquons dans l’île. L’île est dans l’île toute seule disait Jacques Bertin il y a des lunes… Peut-être, mais elle devient alors confidence et sa solitude est semblable à la nôtre. Isolée l’île, solitaire sûrement, hostile parfois l’île : jamais déserte.L’île est toujours, je crois, une rencontre avec soi-même, une intériorisation. Le fait d’une terre bordée, finie de toutes parts, qui nous renvoie à nos propres bords. Quand on est sur le continent, jamais on n’y pense. Mais j’éprouve toujours, sur une île, une légère différence dans la façon de poser les pieds sur la terre : et si – comme je le pensais enfant – il y avait de l’eau dessous ? Si l’île était un bateau ? Et ce petit chapeau sur le i, n’est-ce pas d’une coquine coquetterie ? La cheminée sur le bateau ?
Dans mes arrivées en bateau en des lieux inconnus, il me faut évoquer l’île Shikine (Japon) dont je retrouve dans mes soutes les tampons, ces sceaux dont les japonais ont le secret ; ceux-là couvrent mon carnet de voyage.