Cy

Cy Twombly

Oh s’il vous plaît, ne croyez pas que j’ai quelconque prétention à “faire la critique d’art”. Surtout pas avec ce genre d’oeuvres. Non, modestie et juste partage, partage toujours. En plus, c’est le partage du mystère.
Et puis, j’ai des ami(e)s peintres, alors je fais gaffe.
Vous savez, c’est l’histoire de l’homme (et de la femme) qui a vu l’homme qui a vu l’ours etc. J’ai croisé Twombly – oui, juste croisé – grâce à Roland Barthes… du temps où je travaillais sur une expo à lui consacrée. Roland Barthes peut énerver (comme Duras, comme Bobin) mais c’est un homme profond, plein d’oreilles et d’yeux très fins. Bref… Il aime Twombly.
cy_twombly_nicolas_iris_1990b.jpgJ’ai toujours pensé que twombly devrait être un verbe, si ce n’en était déjà un. Cela donnerait : “Twombly v. tr. – survoler pensivement une surface en traçant des lignes et des signes malicieusement évocateurs, et se poser par intervalles dans une effusion impétueuse.” Ou alors, peut-être, un substantif : “Twombly n. m. -un trait qui n’en fait qu’à sa tête.” Simon Schama in  Cy Twombly- Cinquante années de dessins Ouvrage Collectifcy-twombly-4-Proteus_1984.jpg
J’ai éprouvé que peindre, écrire et dessiner sont une seule et même chose.
C’est éclatant, là.
C’est si simple et compliqué.
Spontané et élaboré.
Flou et précis.
Fin et brutal.
Et j’ai pensé au Japon… à cause de la respiration et du geste calligraphiques ; aussi parce qu’il a peint des pivoines et que ça m’a rappelé des voyages…

 

 

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Denis
Denis
il y a 13 années

Pour enfoncer le clou.
Devant une toile, on peut éprouver un véritable choc, émotionnel, je pense que c’est impossible sur une reproduction de la taille d’un timbre poste.

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 13 années

Oui, c’est la présence “physique” je pense. Les traces si visibles de l’intervention humaine qui sont totalement absentes des repro… sans parler des couleurs qui sont parfois
perverties ! Par exemple, le Courbet qui est dans l’article est 1500 fois + beau sur … la photo du magazine. Mais repro+scanner+taille = “on n’y voit rien !”
Bon, c’est comme les concerts : y aller, c’est bien, mais avoir les disques, c’est pas mal ! ça se discute

Denis
Denis
il y a 13 années

J’ai écrit que ma vision était forcément distordue (représentation sur un écran) tant il est vrai qu’il faut être devant la toile. Il faut voir, palper des yeux la matière, la regarder sur toutes
ses faces, se pencher (je ne dis pas passer derrière !), profiter des lumières. La toile doit être vue “grandeur nature”.

Ca fonctionne dans les deux sens, soit positivement soit négativement.
J’aimais bien les représentations des tableaux de Magritte, et bien j’ai été très déçu quand je me suis retrouvé devant ses “vraies” toiles lors d’une expo. Je les ai trouvé fades.

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 13 années

Tout à fait d’accord, Denis. Devant la toile, on peut être tout près, juste pour voir les traits, les coups de pinceaux et tout un travail de pétrissage (toi qui fais ton pain !)
J’ai vécu ça – positivement – avec les Nymphéas et 1 ou 2 Van Gogh. Mais aussi le côté négatif, déçue aussi par le côté “barbouillage” de certaines toiles. Je ne cite personne (mais j’ai les noms).

Lucie
Lucie
il y a 13 années

Moi aussi je les trouve belles ces toiles. Et j’avais vu une expo de Twombly au Prado-dis-donc. Et je n’avais pas TOUT aimé mais c’était intriguant. Et c’est vrai, parfois on croit qu’on n’aime pas
et ça vous tombe dessus. En tous cas ces deux toiles son rafraichissantes et donnent un avant-goût de printemps 🙂

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 13 années

C’est dingue tout ce que tes yeux ont vu, petite rate de musées !! Je n’aime pas du tout non plus certaines choses de lui que j’ai vues, mais pas en vrai, dans des revues ou sur la toile… Le
“Proteus” (l’espèce de feu d’artifice rouge) m’a toujours accrochée.
Je ne sais pas en peinture mais en musique, on peut parfois avancer doucement et décoder et enfin entrer vraiment dans un monde que l’on croyait fermé.
Oui, “mars qui rit malgré les averses ne se découvre pas d’un fil”

horus
horus
il y a 13 années

J’ai oublié de préciser. Qu’on me comprenne bien : ma position ne vaut que parce que je n’ai pas d’estime pour les gribouillages au stylo bille. C’est sans doute ce – regrettable – a priori qui me
différencie des inconditionnels. Voilà, je ne suis pas un inconditionnel… Mais je suis prêt à recevoir le fantastique gribouillage qui me laissera pantois (on ne sait jamais).

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 13 années

Crois-tu que les mêmes gribouillages au crayon (même HB6) ou au feutre seraient plus acceptables à tes yeux ? Je ne pense pas que ce soit l’outil, enfin… As-tu vu les “grabouillages” de
Michaux ? A la plume, je crois…
Tu crains d’être pris pour un récalcitrant de l’art moderne… N’aie pas peur, fais toi confiance.

horus
horus
il y a 13 années

Sentir, comprendre, aimer, recevoir, ou, à l’inverse, être insensible, ça me parle pas, etc., tous ces mots cachent des réalités confuses parce que abstraites. Comme le dit Claire, certaines sont
discutables, d’autres non. En tout cas, je comprends Denis, Tombly est une bonne illustration de ce malaise car il a servi tout le monde ! Ses gribouillages au stylo bille me dérangent alors que
les deux exemples que nous propose Claire sont, pour moi, lumineux et jubilatoires. C’est quand même embarrassant d’apprendre qu’un type, à qui vous êtes prêt à donner toute votre admiration pour
le plaisir qu’il vous a donné avec ces deux toiles, soit capable de produire avec la même conviction des gribouillages au stylo bille !

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 13 années

Voilà le mot qui tue : GRIBOUILLAGES. C’est juste que tu n’as pas le décodeur. Moi non plus, d’ailleurs. Mais j’ai un peu peur de ça : regarde, avec la musique, on a l’impression qu’on s’arrête à
Chostakovitch, puis un jour on entend quelque chose de sublime et c’est du Stokhausen. On savait pas qu’on pouvait aimer ça : hé bé, si dis donc : c’est beau. Alors, j’avoue mon ignorance et mon
absence d’idée sur le sujet.
Mais ce que je sais, c’est que le jour où on aime, faut le dire, même si on ne sait pas pourquoi.

Denis
Denis
il y a 13 années

Bon, franchement, je ne connais pas et je n’accroche pas.
Je suis allé sur le net regarder quelques toiles pour me faire une idée, laquelle est forcément distordue.
Sans vouloir faire de comparaison, ce qui serait absurde en matière de peinture, enfin je pense, les toiles de Sisley me parlent plus (cf. “billet” précédent).
La peinture parle et, parfois, on n’en comprend pas le langage.

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 13 années

Et tu n’es pas le seul à ne pas accrocher !! Peut-être – mais peut-être seulement- Twombly vient de Sisley… supposition. Ce qui ne se discute pas, c’est “émotion” ou “pas d’émotion” et ça, c’est
définitif et sans appel.
Et la zique qu’allait avec, ça bombarde, hein ?
Tu sais, on a le droit de comprendre ET de ne pas aimer. Je veux dire que ça n’est pas parce que ça ne parle pas qu’on ne comprend pas. Je crois que parfois on complexe parce qu’on croit ne pas
comprendre, mais c’est tout simplement qu’on aime pas !

Brigitte giraud
Brigitte giraud
il y a 13 années

J’aime moi aussi que les signes se mêlént pour n’en faire plus qu’un. Mais je suis prise d’une interrogation qui prouvera ma petite culture peut-être aïe ! : pourquoi ton article s’appelle-til
ainsi ? Claire, éclaire ma lanterne !

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 13 années

Mais non, c’est de ma faute : CY est le prénom de Twombly. J’aurais du le préciser. Et j’aime beaucoup cette syllabe (prononcer Saï) qui sonne comme un coup de
CYmbale.
Cette peinture doit te parler, j’en suis sûre.
Bonne journée, Birgit

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