DANSE

Dans son Dialogue avec Rothko, la danseuse-chorégraphe Carolyn Carlson trace dans l’espace, le temps, le son et avec une poétique précision le cheminement d’un artiste, le geste créateur. Ses mains deviennent un lieu de rituel. C’est une calligraphie corporelle qui me touche profondément. Elle est accompagnée par la musique aimante du violoncelliste Jean-Paul Dessy, à côté d’elle sur scène. Elle le dit : l’esprit ne vieillit jamais.
 Photo-Carolyn-Carlson02-Roubaix-c-Yoshi-Omori
 
Danse
 À Carolyn Carlson
Humblement,
sans un tremblement, tendrement, rappeler les fantômes. Marcher sur
les nuages, dans un frôlement d’yeux et d’eau.
Devenir
cet être et sa question, dans un désir de saisir puis de lâcher,
de chercher, de ramasser, de cueillir les sons, d’en faire des gestes
de lumière.
Choisir
de s’offrir et de prendre, de se disposer en réceptacle.
Enfiler
les gants du don et jongler avec des pincées de couleurs, voir le
rebond de nos bras sur l’air.
Nous
déprendre de nos baluchons et nous en coiffer.
Et
que nos craies crissent sur notre mémoire.
Et
que nos gestes anciens soient essuyés pour en dessiner de plus
bleus.
Comprendre
que le corps, quand il danse, est enfin.
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