Billet de 2010 parce que j’ai cherché le nom de Giorgio MORANDI toute l’après-midi et qu’enfin… OUF ! Donc je republie mais avec des petits changements. Spécial dédicace aussi : merci M. D., merci F. D.
Tout est un mystère, nous-mêmes ainsi que toutes les choses à la fois humbles et simples. Giorgio Morandi
Le titre du billet d’aujourd’hui est celui d’un livre de P. Jaccottet consacré au peintre G. Morandi : titre magnifique pour un écrit magnifique. Toutes les citations sont donc de Philippe Jaccottet. Avant que je ne découvre cet écrit, le titre prévu était “Le pur silence de Morandi”.
Les natures mortes – natures coites me souffle-t-on – constituent la partie la plus importante des œuvres de Giorgio Morandi : ensemble organisé d’objets, pots, vases, bouteilles, auxquels se mêlent parfois un fruit ou un coquillage, posés méticuleusement sur une étagère ou une table pour être observés dans leurs moindres détails, ensemble qui engage à une réflexion sur le silence et la simplicité.
Selon Philippe Jaccottet, l‘oeuvre de Morandi pourrait dire « la conscience très lucide et très douloureuse de la misère de l’homme, de l’impossibilité du bonheur pour lequel pourtant il semble fait… ». Devant les natures mortes – pour lesquelles il suggère d’utiliser l’expression allemande “vies silencieuses” – le mot patience lui vient alors à l’esprit ; celle « qui signifie avoir vécu, avoir peiné, avoir tenu : avec modestie, endurance, mais sans révolte… »
Suivons les conseils de Philippe Jacottet, abordons l’oeuvre avec “naïveté”, regardons la comme on contemple un mystérieux brin d’herbe et regardons ses objets « avec encore, sur eux, le frêle tremblement de la vie ».
Plus je vieillis et plus je crois en ignorance,
plus j’ai vécu, moins je possède et moins je règne.
Ceci n’est pas un post-sriptum : un immense merci à M. D. qui me donne tant de chemins…
Korkos a mis un Morandi dans le dernier puzzle (snip snip), dans de très bon compagnie. De magnifique bout de toiles avec des verres, des bouteilles … et des couleurs.
Lucie me rappelle que pendant très longtemps elle avait un ‘still life’ de lui comme fond d’écran. C’est drôle comme la nature morte en anglais est ‘vie qui ne bouge pas’. Aujourd’hui
Claire m’a raconté avoir perdu un poncho à Amsterdam. Je lui dis ‘I’ll phone ‘Lost Property’ (je téléphonerai au ‘Biens Perdus’) … en français? ‘Objets trouvés! Ca ratrappe Nature Morte!
Ouiiii, Warren, j’ai vu le Moarandi dans la Boîte à images et ça m’enchante que Lucie ait eu une “nature coite” de lui en fond, c’est une présence calme et silencieuse mais très profonde. C’est
dommage que le français ait choisi cette expression, dans presque toutes les autres langues, c’est mieux. Heureusement, il y a les “objets trouvés” !
Cette fois-ci je comprends tout! (je ne me suis pas dit ‘mais qu’est ce qu’elle raconte’?) Les noms et la musique des découvertes pour moi. Voir un tableau sur l’écran est une incitation à aller
chercher l’original (c’est toujours un plaisir de poursuivre des sites web, on peut y passer la journée). Pour ceux qui ne connaissent pas, il y a un super site qui s’appelle le web gallery
of art http://www.wga.hu/
C’est en anglais mais facile à utiliser car avec les images on voit comment ça marche, on peut envoyer des cartes aussi.
J’ai des difficultés à aimer ces couleurs et ces formes un peu brancales(?), j’ai tout de suite l’idée que Morandi a eu ‘a bad hair day’, il n’était pas très en forme quoi. Je pense que lui au
moins, aurait aimer la musique …
PS Happy Easter à tous!
Bon… ravie d’aiguiser les appétits ! Et c’est vrai que la “Gallery” en ligne est une mine d’or.
Je crains bien que ce ne soit just a day qui fut bad pour Morandi mais je crois qu’il s’en foutait d’être heureux ou malheureux (comme S. Beckett) et qu’il faisait son
travail d’épuiser le regard. C’est la vie de certaines personnes. Bach lui va bien, je trouve aussi.
Le mot “brancale” m’enchante !
Après les zèbres quaggas que je ne connaissais pas, un peintre ignoré de mon tout petit wiki, merci aux Tempes!
Et quel peintre! Implosion des formes, leur genèse imbriquée au centre d’un pré-big bang, sourd complot des apparences, couleurs, lumière …
Bref, un formidable architecte du “brancale”, parfaitement juste et stable.
J’aimerai bien acheter une petite toile, dans mes prix bien sûr, pour mettre dans l’entrée des nuances à ne pas manquer d’aimer, toujours.
Le silence et la préparation… Tout se fait en amont, je sens. J’aime profondément cet univers en apparence si ” désœuvré ” .
Pour en acheter, au bas mot 4000 $ (ça me paraît même peu) mais il y a de très très jolis posters à 29,99 €. Suis ravie que tu aies découvert ce grand monsieur, si italien pour moi – ne me demande pas pourquoi !
Pourquoi? … 😉
4.000 $, si peu, je suis surpris. Pas 40 ou 400 milles plutôt?
Bon je prends le poster (au mois de juin; semi-confirmé) et repasserai pour la toile en fin de retraite, quand l’offshore sera à quai. Encore merci pour cette fenêtre sur atelier.
Moi aussi, surprise : ai du oublier un zéro ! (quand il y en a plus de 2, je commence à décrocher, que ce soit yens, €, $ et je te parle pas de la £ qui me fait faire trop de gym aux neurones allergiques aux chiffres). Attends confirmation totale pour livraison poster mois de juin : je croise les doigts !
Et déception : pas d’image dans le commentaire. Vais aller voir sur le blog quand com’ approuvé.
C’est magnifique, quelle simplicité et quelle justesse
Comme cela résonne juste dans le silence des mots et de l’espace qui les entoure.
Justement, sur Morandi… j’avais écrit ça , ça fait quelque temps…
https://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2013/03/27/au-silence-des-vases-rc/
Bonjour à vous, je publie avec plaisir votre texte et vos images : une communauté de sensibilité autour de cet immense artiste silencieux. Merci de votre passage.