Une conséquence positive aux essais – toujours infructueux – de rangement de bureau : les trouvailles, les exhumations, les surprises. C’est parfois étonnant car l’origine du vestige se perd dans la nuit des temps. Comment est-il remonté à la surface ? Il est certain que ce sont les oiseaux qui ont attiré l’œil mais de quel carton sort-il ? L’objet est là : on le retourne dans tous les sens, on cherche des indices, on déduit des dates et l’on constate qu’il porte bien sa soixantaine.
L’histoire se tisse à nouveau, surgie du passé : la famille quitte la France pour le Maroc et, avant le départ, le père envoie une carte à sa propre mère, la Manou de la carte. À droite, de son écriture nerveuse, il donne quelques détails. À gauche, l’aînée des enfants écrit à la grand-mère et les deux plus jeunes – vraiment pas grands au vu de l’écriture – signent. Les deux ou trois fautes n’ont pas échappé à la vigilance de la maman.
Ils prendront un bateau à Bordeaux – le Ville de Bordeaux – et arriveront à Casablanca après trois jours d’un merveilleux voyage avec marsouins dans le sillage et les deux immensités du ciel et de la mer qui pourraient s’inverser. Parfois, un petit coup de tabac, des exercices d’évacuation avec bouées, de parties de cache-cache sur les ponts. La croisière s’amuse.
Je dis adieu aux trois petites hirondelles du passé, parties, revenues et enfuies pour toujours…
Mer calme et heureux voyage Félix Mendelssohn