JANVIER
Laisser la peur prendre toute la place, ne plus l’encercler, la laisser déborder les murs, envahir l’espace et… la voir. Dans la vacuité, elle se meut aisément.
Janvier et ma peur : quand les feuilles étaient tombées, nous partions tailler la vigne. Les chats mettaient leur poil, les vignes perdaient leurs plumes.
La liesse ? Un poisson volant. On va toujours vers un hiver avec son goût d’oiseau mort et de vieille cigarette de voyage. Tout de même, la vie s’ouvrait sur un grand feu dans les vignes.
Demain, ou au printemps… Et toujours les gros merles dans les lilas gelés, sans soucis de nos masques blancs. Ils reviendront, les soirs roux et fous de parure.
Aux abois, nous nous écartelons au froid sauvage, la face patiemment tournée vers le levant.
En l’attente, la terre craque et bleuit, sans mémoire.
Les mots affleurent à un état de lassitude attentive à elle-même. Tournée vers une aube. La lumière va redonner des énergies à toute chose, à toutes vies. Allez on attend ça… “What the
fuck !” comme disent les jeunes.
Belle écriture encore.
Etre dans la chose attendue plus que dans l’attente. Pour avoir tant attendu, je crois pouvoir dire que le jour vient où, la patience remplace tout, même l’attente.
Merci, Birgit, de lire entre les éprouvés.