Tracer des points d’interrogation

Les zartistes et la politique

Je le regardais et quelque chose m’étonnait. Je voyais un visage peu amène, des yeux tantôt disparus sous les paupières, tantôt se déplaçant sur les visages lui faisant face. Je voyais la sueur ruisseler sur le crâne et descendre sur le visage, vers les yeux, sur les joues et le menton. Je percevais l’intense concentration, le plaisir et la souffrance, étrangement confondus. Mais quelque chose clochait, dissonait si je puis dire pour un chef d’orchestre (dirigeant – fort bien d’ailleurs – du Chostakovitch de surcroît).
Et puis tout à coup, je comprends : il dirige avec un cure-dent à la main. Avec ce minuscule bâton, il trace des points d’interrogation dans l’air. Il a des mains fortes – comme toute sa personne – et du coup, le tout petit bout de bois paraît encore plus dérisoire !

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Pourquoi ? Et tant qu’on y est, pourquoi Valery Gergiev soutient-il Poutine ? Mystère. Les artistes et la politique… Vaste sujet.
Sujet qui m’amène au gars dont je ne voulais pas parler, dont tout le monde parle trop, qu’il faut attaquer au porte-feuille en l’obligeant à payer ses amendes. Sinon, à quoi bon ? Trop tard, les interdictions de spectacle. Il aurait mieux valu réagir très vite et fermement aux insultes proférées à l’encontre de Christiane Taubira. Mais là, vraiment, c’est contre-productif. La victimisation va bien avec le complot et… le commerce.

Il faut le laisser être le gourou d’une secte délirante, habitée par la haine et… l’obliger à payer les amendes puisqu’il enfreint la loi, les lois. Un type qui ne paie pas ses amendes, pourquoi continue-t-il en toute impunité à se produire ? Trop tard, messieurs, le mal est fait.

Les petits suiveurs, les idolâtres sont fous de joie : ils sont encore plus puissants puisque leur chef est INTERDIT.

Je lis dans un des deux volumes consacrés à Hitler par Joachim Fest ces phrases :

[…] les mouvements fascites, plus que d’autres groupements politiques, ont besoin d’un chef imminent. Celui-ci rassemble les ressentiments, désigne les ennemis, transforme la dépression en ivresse et donne aux faibles conscience de leur force.

CQFD

P.S. : il y a longtemps que le gus en question n’est plus un artiste.

P.P.S. : pour la zique, il m’est arrivé un truc dingue : je cherchais la chanson  » La Bête immonde  » de Michel Fugain (dont je ne suis pas fan mais les paroles sont magnifiques) et Deezer, non seulement n’a pas voulu me la proposer mais en plus m’a fait atterrir sur un sketch nauséabond du dit-gus qui s’intitule comme ça, La Bête immonde. Étonnant, non ? Alors, je vous propose du Chosta joué par Youri Egorov mort à 33 ans du SIDA.

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