Une Ophélie, ma barque, une pauvre âme de barque chavirée… Elle a pris les couleurs du monde dans laquelle elle gît. Elle veut qu’on l’oublie, elle s’oublierait bien elle-même mais sa carcasse l’encombre.
Les enfants tentent des sauvetages. À marée montante, elle s’emplit à nouveau, prête son flanc pour mieux embarquer l’eau et coule. Il y a peu de fond. Elle repose sur le sable mais vit encore dans nos regards. On l’approche comme on approcherait une dépouille. Elle contient nos regrets, notre inconsolable solitude… Mais nous, nous sommes vivants. Tout meurt. Rien ne meurt. Et la marée commence à descendre puis elle remontera. Comme avant, comme après, comme toujours. Avec ou sans nous.
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