Cette nuit, après avoir vu un film foutraque, bruyant et sympatoche malgré tout – MAGNOLIA – , j’ai pensé aux fleurs de magnolia… (Je ne comprends d’ailleurs pas le pourquoi du titre du film…) et je me suis dit qu’on n’a pas encore inventé la “machine-à-envoyer-des-odeurs” et que c’était bien dommage. Quoique… Une odeur est-elle communicable ? De là, je suis passée direct aux nénuphars et à la parenté – pour moi – d’une odeur douce et sucrée, presque écœurante.
Et puis petit à petit, s’est insinué quelque chose d’une mort douce, humide, enveloppante : bon sang, bien sûr : L’Écume des jours ! Ah le vieux livre de jeunesse…
Le vent se frayait un chemin parmi les feuilles et ressortait des arbres tout chargé d’odeurs de bourgeons et de fleurs [… ] Le soleil dépliait lentement ses rayons et les hasardait, avec précaution, dans des endroits qu’il ne pouvait atteindre directement, les recourbant à angles arrondis et onctueux, mais se heurtait à des choses très noires et les retirait très vite, d’un mouvement nerveux et précis de poulpe doré. Son immense carcasse brûlante se rapprocha peu à peu, puis se mit, immobile, à vaporiser les eaux continentales et les horloges sonnèrent trois coups.
Et une autre…, je ne résiste pas :
Les oiseaux sont responsables de trois au moins des grandes malédictions qui pèsent sur l’homme. Ils lui ont donné le désir de grimper aux arbres, celui de voler, celui de chanter…
Et puis, une musique du grand Duke Ellington, pas Black and Tan Fantasy dont il est question dans L’Écume mais, bien sûr PERFUME Suite – Dancers in love
On attendra que les magnolias soient en fleurs pour aller danser dessous ; ce temps viendra, n’est-ce pas ?