À Nana
Je convoque l’enfance…
Elle rutile toujours.
Elle a des ailes et des épines.
Elle rutile et clame sa présence.
Je l’appelle à la barre
et la mets en demeure
d’incendier nos mémoires.
Je convoque l’enfance,
ses cerises aux oreilles,
ses oreillers en plumes,
son piano, ses jeudis,
sa tiédeur et ses livres.
Mais parfois elle amène
ses blessures et ses fouets,
ses peurs éclatantes,
ses scorpions chorégraphes
et ses cactus géants.
Malgré sa barbarie,
je convoque l’enfance.
Elle vient, avec ses cicatrices roses,
d’on ne sait quelle terre
improbable et frémissante,
précédée de la poussière pâle des tamaris.
Puis elle s’en retourne,
déposant son incroyable legs
dans mes bras incrédules.
6 décembre 1997
Ce texte fait partie du recueil Six petites perdrix.
L’enfance est aussi un lieu, ni sanctuaire ni exil… Un lieu où parfois on pélerine sans nostalgie.
“Un scorpion chorégraphe” et “des bras incrédules”, tu vois, c’est à cause de cela que….
Oui, Brigitte ? C’est “grâce” à cela, tu veux dire… Parle moi encore, s’il te plaît.
Quelle magnifique coïncidence, ce mercredi 26, j’étais plongée dans tes écrits, mes aquarelles et essayais de mettre un peu d’ordre… Chemise bleue pour P.P.P “Au pays des pagodes et des
pamplemousses”, chemise verte “Florilège” Poèmes de Kélou accompagnés de dessins de Nana, chemise rose “Asie” Aquarelles qui attendent tes écrits, une grande chemise beige remplie de trésors de
1985 à 1987.”MEMORY” ” Le temps, vous dis-je…” “TOKYO”. un petit papier tout seul “Persil et arrosoir Bisous” de ton encre qui va rejoindre la chemise “Petits dialogues”… Nous en avons
un”sacré pain sur la planche”! Merci …
Ouh la la !!! Tout ça ! Faut vraiment qu’on s’y mette… Tes dessins, nos écritures ; le passé et le futur !