J’ai eu envie d’écrire un Je me souviens à la Perec. Puis un doute est venu : n’en ai-je pas déjà écrit un ? Si, en 2016. Je l’ai proposé sur un réseau social que je fréquente un peu (de moins en moins). Petite phrase de présentation : ” je reprends bientôt mon atelier où nous aimons asticoter la mémoire “. Et puis – vous me connaissez, ce mot d’ATELIER, tout à coup, me titille. Est-ce vraiment un ATELIER que j’anime ?
DICTIONNAIRES ! DICTIONNAIRES ! TOUS À VOS DICTIONNAIRES !
Je mélange les définitions trouvées, l’étymologie, je passe à la moulinette, je secoue et vous livre en vrac.
L’ATELIER désigne le lieu où se fait un travail manuel.
L’origine du terme reste quelque peu obscure. Il viendrait du latin assis, puis astella, qui ne désignait que le simple copeau, l’éclat de bois. Vers 1332, on en relève l’usage en français pour désigner « le lieu où sont réunis les éclats de bois du charpentier ».
Si le terme désigne le lieu où travaillent un artiste et ses aides et apprentis, il peut également désigner un groupe de travail constitué autour d’une activité, d’un thème. (Ci-dessous, à gauche, Deux ouvrières dans l’atelier de couture et à droite L’Atelier de Edouard VUILLARD. Allez voir en grand tous les tableaux sur les ateliers de couture de ce peintre, très inspiré par le sujet !)
Il s’agit aussi d’une rencontre où différents participants mènent collectivement un travail pratique sur un sujet. Un animateur est désigné. Son rôle est de mener la réflexion et d’encourager chaque personne à travailler sur le sujet abordé. Chaque participant partage avec l’ensemble du groupe le fruit de son travail.
Et puis, tout à coup, les ami(e)s peintres déboulent : leur atelier ! Les ateliers de peintre avec, selon la personnalité, leur désordre apparent, l’agencement des travaux en cours, leurs odeurs, et tous ces objets qui, de l’idée à la toile terminée, assistent l’artiste. Quand j’entre dans ces lieux, j’éprouve une émotion étrange : j’entre dans un lieu où se joue le mystère de la création.
Lucie Geffré dans son atelier – Photo Pablo Cerezal
Ou encore cette incroyable image de Francis Bacon ! Francis Bacon à son atelier de Londres en 1977 (Carlos Freire, droits réservés)
Trop d’idées encore sur ce mot d’ATELIER ! Il y aura donc une deuxième partie. J’ai encore à dire.
Et mon cerveau bouillonne ! Du coup, je n’ai que cette folle musique à vous proposer. Pas sûr qu’ils aient besoin d’atelier, eux !
La Maison Tellier est-elle aussi un atelier ?
😊 😀 Et comment ! Et quel atelier ! Celui que Madame Tellier fermé ” pour cause de communion “, ça vous pose un atelier, ça ! Celui des filles de (la) joie.
Choix parfaits – comme toujours. Cette musique tzigane avec l’atelier merveilleusement bordélique de Bacon, ça bouge, ça brasse, c’est gai (oui gai, parce que je pense que Bacon savait l’être aussi).
Merci, Feggari ! Et comme toi, je trouve qu’il existe une sorte de joie féroce chez Bacon, la gaieté du chaos justement !
Vive le bazar qui est la vie !
Parfaite abstraction de l’extérieur qui n’est pas sien, âpreté du mien.
J’admire ce b*rdel, source.
Il aime le chaos, il en a besoin ! Mais cette dé-construction est construction ailleurs, non ? Oui, SOURCE.
Lucie Geffré dans son atelier – Photo Pablo Cerezal
Bravo Pablo C., volontaire ou pas, ce doigt pressé quand l’artiste bute contre son cadre signe au mieux ses paumes.
Oui, j’aime cette photo ! Lucie Geffré danse avec ses toiles sous le regard de l’enfant : c’est animé !
Pablo Cerezal, c’est un photographe qui parle.