Nous parlons avec un ami… il aime les mots, moi aussi. Nous aimons les dictionnaires, tous les dictionnaires : langue française, synonyme, étymologique.
Nous parlons de mots. Ceux qu’on aime à employer, les rares, les drôles, les recherchés…
Et il me suggère de faire des billets sur ceux que j’affectionne. Il m’en vient immédiatement deux, cinq, dix ! Des mots qui me font une petite étincelle dans la tête.
Mais je commence par le commencement : Les mots, ce petit mot, trois lettres au singulier… Pareil en anglais : word, wort en allemand. Plus compliqué en espagnol : palabra ; à rapprocher de l’italien : parola. On va dans la parole, là. Avec les trois premiers, on est davantage dans le TERME. Avec les deux derniers, on s’approche du concept, de la pensée. Ça se corse !
Étymologie. Le « mot » français dérive du bas-latin « muttum ». Il s’agit d’un substantif du verbe latin « muttire » dont la signification reste obscure. Ce verbe indique généralement la production d’un discours inarticulé et/ou incohérent : au sens propre, muttire, c’est dire mu, soit grogner comme un bovin.
Ça commence bien ! Un mot, dire MU, presque MEUH… MU, c’est le vide : 虚空 ou :
On n’a pas évoqué une chose quand on l’a appelée par son nom. Les mots, les mots, on a beau les connaître depuis son enfance, on ne sait pas ce que c’est. Henri BARBUSSE L’Enfer
Arrivent alors toutes ces expressions qui m’enchantent encore : “mot à mot et mot pour mot, un traître mot, en un mot comme en cent, prendre au mot, se payer de mots” et tant d’autres. Ah oui, mon ancien métier me souffle : “les mots clés”… À vous de jouer !
Je ne peux finir ce billet sans citer ce joli livre dont je garde un souvenir ému : Les Mots de J.-P. SARTRE, une parenthèse dans l’œuvre, une autobiographie douce amère.
Calligraphie Rev. Masato Kawahatsu
Quand je vous aurai dit qu’en japonais le mot MOT se prononce TANGO, nous danserons sur les mots ! Et il y aura d’autres mots qui nous feront danser le rigodon.
La chanson que je voulais vous proposer n’existe pas toute seule. Elle est ici précédée par Ma mère et commence à 3’09 : Les mots. Jean Sommer était un très beau chanteur, deux fois Grand prix de l’Académie Charles Cros. Qui s’en souvient ?