D’abord un immense merci à Stéphane Chabrières et son site Beauty will save the world : chaque matin, un poème. Certains matins, un choc. Feggari XOUW me prête son œil affamé, ses belles photographies : nous avons eu la même réaction à la lecture du poème de José ENSCH : c’est vraiment très grand !
Dans l’ordre : merci José ENSCH, merci Stéphane, merci Feggari. Ici, je ne suis que passeuse.
Les yeux oblongs du matin
Épousent la peau de la mer
Ô solitudes conjuguées
Avant l’appel des cloches
Mais pour quel départ…
Voici le roi et la reine
De mouettes parés
Et le vent qui monte
Leur fait référence
in Les façades,
éditions Estuaires, 2009
Quelqu’un parle à l’air
et au vent
quelqu’un dedans
et qui ne sait pas
Ô défunte dans les glaces
et les jungles
quelqu’un se fend
au cri des mouettes
Il est l’ombre
et la cime
il est l’air
et l’océan
Et quand le ciel avale
son plaisir
c’est un œil qui se rompt
comme un pain dernier.
in Dans les cages du vent,
éditions PHI, 1997
Les morts sont d’étranges voyageurs
la terre a les lèvres blanches
les colombes sont chimères sur les toits
Le vent se noue
autour des corps
Il y a des lambeaux d’enfance
et des branches à contre-jour
sur du bleu géant
Et toutes ces femmes
couronnées de serpents
au bord des lavoirs
aux pierres patiemment polies
La mer est oblique
et l’enfant se perd
dans les empreintes du vent
Il y a des fleurs scellées
Un mendiant lit dans les étoiles
L’éphémère s’éternise
in L’aiguille aveugle,
éditions PHI, 2008
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