Doit-on se réjouir ? Ça pousse. Un peu inquiète quand même de voir les magnolias de Chine (ou soulangeana appelés à tort tulipiers) exhiber leurs bourgeons.
Les oiseaux aussi sont bizarres. Ça piapiate, ça appelle, deux rouges-gorges se répondent en redoublant de virtuosité : magnifique !
Ce billet aurait pu aussi s’intituler ” faut pas pousser ” ! Eh bien oui, c’est un peu tôt, mesdames, messieurs. Je sais bien qu’un mois de janvier pareil – le plus chaud depuis… – a de quoi induire en erreur les plus malins. Alors les perce-neige, je veux bien même sans neige. (La neige, c’est quoi, maman ?). Mais la muscari, hein ? Début février ! Est-ce bien raisonnable ?
Chez Clarisse, un vingtaine de pieds se préparent à éclore ! Cette merveille pour l’œil et le nez va bientôt exposer ses clochettes d’un bleu parfait !
Ce n’est pas la première fois qu’on tremble (! 19° aujourd’hui) pour ces floraisons précoces : quelques matins de gelées et patatras…
Faut pas pousser mais ça pousse ! J’aime ce mot, on entend la poussée du vivant, on sent la mort provisoire reculer, la parenthèse s’achever. Pousser pour faire naître. On aime voir une feuille morte transpercée par le crocus qui pousse. ” À mon tour ” dit-il.
Quelques souvenirs : 1977, une gelée en mai s’abat sur la vigne en fleurs. Vendanges très très courtes. 1986 : un mois de mars calamiteux, dégoulinant, bottes et impers non stop, un déluge ininterrompu.
Certains disent que quelques grues sont passées. Moi, je n’ai rien vu, rien entendu.
Attends, printemps !
Pour la musique, quel choix ! Jacques Brel et son coeur repeint au vin blanc, Hugues Aufray avec Émilie et ses jonquilles et Dès que le printemps revient (je l’aimais bien), Here comes the sun des Beatles et Trenet et Piaf… Mais lui, je l’aime trop !