En image à la une : Tétras – Bois précieux, © Michel Naslot 2015
Il est comme ça, Michel Naslot : tout l’intéresse. Il s’enchante du bois, il se ravit du métal et du bronze, il se régale de la terre. Et à la fin, tout reste aérien.
En exergue de son site (très bien fait : http://www.michelnaslot-sculpteur.com/ ), cette phrase superbe de Roland Gori : …Il nous faut retrouver cette liberté de désirer en vain. Et elle parle pour Michel et de Michel, cette phrase. La liberté de désirer… même en vain. Le Désir se suffit à lui-même : il est synonyme de vie. Cette vie fine et/ou puissante qui est présente dans tout son travail.
Et j’ai mis longtemps à comprendre pourquoi je pensais à Ravel en regardant le travail de Michel Naslot. C’est peut-être que le premier tente de faire ressembler son œuvre à de la matière (notamment Jeux d’eau, il paraît que même la partition ressemble à de l’eau). Et avec le second, c’est la démarche inverse : on part du matériel pour aller vers l’immatériel.
Et pourtant, Michel est un gourmand et même un gourmet – le Désir, toujours : il faut l’entendre parler d’une couleur ou d’un morceau de bois : il les goûte, il s’en pourlèche les yeux, « j’en ai l’eau à la bouche » dit-il, bref il se délecte.
Deux mots me viennent toujours quand je regarde ce qu’il crée : profondeur et élégance.
P.S. : Quand je l’ai rencontré, Michel travaillait à la FNAC. Eh oui, il aime aussi la musique, les musiques. Il m’a fait écouter un jour une superbe chanteuse irlandaise mais je ne l’ai pas retrouvée. C’était il y a longtemps. Alors j’ai pensé qu’un petit Ligeti… Façon de parler : Ligeti n’est jamais petit, surtout quand il peint l’arc-en-ciel !