Je vous explique pour la musique : c’est long (quoique très beau) mais je n’ai pas pu vous mettre QUE le 2ème mouvement, le plus beau, l’andante qui commence à 11’45 : concerto L’Égyptien de Saint-Saëns, J.-Y. Thibaudet au piano, d’une élégance folle. Climat arabo-andalou, harmonies étranges…
J’apprends de jolies choses et j’aime ça : à la radio, une dame parle magnifiquement de mathématiques (c’est Stella Baruk), domaine que je regrette encore d’avoir bêtement rejeté. Stupidité de l’adolescence, rejet de ce par quoi on se sent rejeté. Et elle dit : un jour, quelqu’un a tracé un cercle autour du vide et a créé le zéro. Tout devient lumineux ! Comment dire le rien ? En tentant de l’encercler mais qu’au milieu, ce soit encore le rien. 0 ou O. Comme dans toutes les grandes choses, c’est la simplicité totale qui m’émeut.
Trois fois rien, c’est quand même quelque chose.
Puis dans le livre magnifique de Michel Serres, YEUX – Éditions Le Pommier – je reçois ceci en pleine figure, paf, ça me tape dans l’œil : photo Arndt. J’imagine la curiosité de la bête, sa faim sans doute, son audace. Je regarde ses pattes magnifiques, la position à la fois pataude et gracieuse de son corps immense.
Et enfin, une amie (merci, l’amie) me parle d’un auteur, Grozdanovitch. Les titres de ses livres m’enchantent : Petit éloge du temps comme il va, Traité de désinvolture, La puissance discrète du hasard. Je me promets d’aller voir de plus près, chez mon libraire préféré. Extrait d’une critique :
» Il constate avec une joie communicative que l’orage ou le crachin breton sont aussi nourriciers pour notre esprit que le soleil brûlant que nos contemporains recherchent éperdument et vainement. » Ça me parle. À suivre…