Très fière de mon choix ! C’était ça ou Claude François. L’immense Vysostsky. Quand on vous dit que rien ne va !
Il y a des jours comme ça. Et des fois, ça dure. Trois ou quatre jours. Davantage, ça a un autre nom. Sinon, c’est la période » Tout foire « . Mon vieil éléphant de père appelait ça » la poisse au nez verdâtre « .
Des coups de fil ratés : une amie appelle, vous êtes occupé(e), vous dites » je te rappelle » et quand vous essayez, pof : messagerie, une fois, deux fois, trois fois. C’est pas grave, c’est agaçant. Puis d’autres messages trouvés sur votre téléphone que vous avez zappés. Des numéros inconnus. Important ? Pas important ? Ça rappellera.
Des trucs oubliés dans des endroits bizarres où on ira pas les chercher a priori. Non, pas là, c’est pas possible. Ben si, là, justement ! Mais on n’en a plus besoin. Des trucs égarés dont on a vraiment besoin, là, tout de suite.
Des poches trouées, des rendez-vous qui ne se passent pas bien ou pas du tout. On oublie un anniversaire important.
Une petite bête que vous croyiez sauver et qui meurt. De vieillesse, on espère, mais on n’est pas sûr.
Des plantes qu’on aime plus et qu’on n’arrose pas, par pure méchanceté. C’est nul : elles ne peuvent pas se plaindre.
Des contre-temps, ce jour-là ? Non, pas possible, par contre euh… Pas possible non plus. Mauvaise pioche. C’est la pleine lune ! Elle a bon dos la lune.
Alors, on répare : on raccommode les poches trouées. On arrose la plante qu’on n’aime plus, on ne sait même pas pourquoi on ne l’aime plus, elle paie pour les autres.
Alors, on répare, on se répare, on passe trois heures avec une amie, les yeux dans les yeux, cœur contre cœur, on répare, on cire ses chaussures (depuis le temps…).
On se dit que dans deux jours, le soleil va gagner une minute de présence et on a l’impression que c’est rien que pour nous.
On voit un film sublime (The Lunch Box) et on se dit qu’il y a de vrais vrais artistes, avec des sensibilités comme des voiles offertes au vent.
On répare. On sépare (les choses importantes des autres). On prépare (pas Noël, on parle pas de Noël) le solstice.
Demain, il fera jour, enfin, on croit. Et ce sera comme ça :