Une amie m’offre un tout petit, très joli carnet de rêves, bleu, un objet que l’on regarde, dont on n’ose se servir.
Et le soir même, j’entends Geluck, père du Chat raconter un rêve. [Il dit qu’il fait souvent des rêves qui le font rire en dormant ; sa femme lui demande pourquoi il rit, il raconte son rêve, il l’oublie bien sûr mais elle, non.] Donc un rêve de Geluck que je note tout de suite dans mon Carnet de rêves : Si les moustiques étaient des abeilles, elle rapporteraient du sang à la ruche et, au lieu de miel, feraient du boudin.
Quoi, pas poétique ? Heureux qui rit de ses propres rêves en dormant ! Geluck, c’est le gars qui allie bon sens et non-sens et ça, c’est fortiche.
Allez, 2 images : celle de gauche pour mes copains amateurs de bagnoles et celle de droite… pour tout le monde !
Et puis, le même jour, le 11/12/13, j’entends sur France Culture un immense bonhomme et si je vous dis d’aller écouter l’émission dont je vous donne le lien, c’est que je suis sûre que vous ne le regretterez pas !
Au cazou l’émission ne serait plus écoutable et pour les flemmards (si si, il y en a, je le sais, des fois, je fais pareil), j’essaie de vous faire un petit digeste (en français dans le texte) de ses dires. Il s’appelle Heinz Wismann, il est philosophe et philologue et s’intéresse particulièrement à l’éducation. En substance, il dit que ce qui manque à l’école d’aujourd’hui, c’est le ” vouloir dire “. Je m’explique : on apprend à l’enfant en lui communiquant des données factuelles. Tout passe par une langue technique, objective, objectivée. Même l’histoire, même la littérature. Une façon univoque de nommer les choses. Ils sont informés pour parler du réel incriticable, en une vision du monde aplatie sur la factualité. Mais hiérarchiser ces données, leur redonner ce qu’il appelle une sédimentation sémantique, c’est-à-dire, réfléchir à la langue où le sujet a sa place, ça ne leur est pas donné.
Il dit encore que l’école est lieu du temps accordé, qu’on peut s’y ennuyer, qu’elle a une mission : amener les jeunes gens à devenir eux-mêmes, avec toute l’imprévisibilité du soi.
J’arrête là, ce billet va être trop long. Mais l’abandon de la profondeur historique de la langue, (parler 5 langues vivantes mais toutes les mêmes) a des répercussions très fortes sur la formation des futurs citoyens.
Pourquoi on ne les écoute pas plus, ces gens-là ?