Je dois d’abord faire une rectification : j’ai utilisé hier le mot “acceptation” là où j’aurais dû utiliser le mot “acception“. Veuillez accepter mes excuses. Ceci fait, venons en au style.
Pour les amateurs de texte et de musique, certains artistes sont reconnaissables au premier coup d’oeil, à la première ou deuxième mesure : Oh, ça, c’est de René Char ou Tiens tiens, mais c’est du Brahms…
C’est peut-être parce que le mot vient de l’instrument employé pour écrire – stylet – et qu’il sera utilisé pour désigner l’écriture elle-même. Pour la peinture et tous les autres arts plastiques, il désigne davantage une école ; du moins il me semble, car je ne veux pas jouer les savantes et j’ai parmi mes lecteurs de redoutables érudits !
Celui qui, à mon sens, a le mieux parlé du style, c’est Roland Barthes *
” […] des images, un débit, un lexique naissent du corps et du passé de l’écrivain et deviennent peu à peu les automatismes même de son art. il est une forme sans destination, il est le produit d’une poussée, non d’une intention, il est comme une dimension verticale et solitaire de la pensée.” Plus loin Barthes dit encore :”Il est la chose de l’écrivain, sa splendeur et sa prison, il est sa solitude. […] Le style est toujours un secret ». Voilà, il me semble là qu’on touche à la justesse et à la précision, bien qu’il soit question de secret.
“L’écriture n’est ni l’horizon de la langue, ni la verticalité du style . La langue, c’est l’horizon, alors que le style renvoie à une verticalité biologique. Entre la langue et le style, il y a une place pour une autre réalité formelle : l’écriture.” Julia Kristeva commentant R. Barthes
Devinette : qui a écrit ?
Une heure n’est pas qu’une heure, c’est un vase rempli de parfums, de sons, de projets et de climats.
Boutade : un ami qui n’arrive pas à définir les caractéristiques d’une musique, me dit : “Tu sais, c’est style genre…” Et je vois tout de suite de quoi il parle.
Et puis, j’allais oublier le staïle, mot djeune que je n’explique pas parce que ça ferait un peu trop didactique à l’usage des vieux machins, mais quand même, 2 exemples “SMS staïle”, “trop staïle, le pull” , c’est vu ?
Ah oui, dernier truc : l’expression avoir une écriture blanche, si j’ai bien compris, totalement dénué de style ; exemple : pour Barthes, c’est Gide et pour d’autres – que je ne nommerai pas – Robbe-Grillet. Donc, total compliment ou totale critique.
*Le degré zéro de l’écriture
Pardon pour l’affreux jeu de mots avec la vignette musicale : il s’agit d’un STEEL band. Trop staïle, le joke !
Je n’ai strictement rien compris … mais je vais relire ton billet bientôt! J’aime le mot ‘style’ … si un écrivain a un style qui me plaît c’est le plus important. Même si l’histoire ne
raconte rien, si c’est bien écrit on aime.
Juste pour être pesante, si une histoire passionnante est mal racontée on commence à bailler …
Comme quoi, tu as compris, Warren : c’est le style qui fait l’écrivain parce que le style, c’est l’homme tout entier (ou la femme). Ain’t whatche you do, it’s the way watche you do it !
Et si l’histoire et passionnant et bien racontée : c’est le pied !
Trop génial,trop stayle,trop pas!!! j’ai dansé dans ma cuisine ce matin ,mambo!!!!
AHHHHHHH, yes yes yes Le beau Danube staïle ! Je t’imagine entre mambo et valse, pinceau entre les dents, avec les mouettes stupéfaites ! Trop pas, ça l’fait !
Il est très tard, je dirais même en lorgnant la pendulette Oh! il est très tôt. Je tombe de sommeil, mais il ne veut pas de moi complètement.JE ne connaissais absolument pas le mot “staïle”, mais
il me fait penser à la baronne écrivain français dite Germaine de Staël. Je laisse les “grands” jouer dans la cour…Notre langue est si belle, si riche, je me sens si pauvre si petite par
moments, je n’aurai plus assez de temps pour combler mes lacunes. J’ai sûrement d’autres richesses :Vous.
Massart Nana : il ne s’agit pas d’avoir mais d’être ! Quant au “staïle”, laisse béton, on est trop vieilles et en plus, on s’en fiche complètement, O.K. ?
J’adore ton papier, cLaire. Je le trouve éclairant, enfin, il m’aide à préciser cette notion de style. Alors on cite Flaubert “écrire un livre qui ne tiendrait que par le style” ou Léo Ferré “ton
style c’est ton cul ” , ben oui, une superbe superbe chanson, le cul confondu et mêlé au coeur…
Alors, ceci mis avec cela, c’est à noter sur mon calepin. Merci à toi.
Birgit,
C’était pas trop fastoche parce que c’est une affaire assez compliquée. Et je craignais d’être pédante ! Mais je crois qu’on y pense forcément quand on écrit et les “grands” ont de bien belles
réponses. Merci à eux. Et à toi d’être là.