Envie de promenade… et puis on se souvient : Juillet 2006, Moissac, un choc ! (pour la » petite » pieta, voir billet 199 du 21 juin 2011 Preuve, épreuve…)
Nous y partons donc à nouveau, en faisant un grand détour par le nord, dans des campagnes emplies de douceur (ci-dessus Puy-l’Évêque, près de Fumel).
On traverse des villages de pierres blondes, des rivières sérieuses et fortes, des pays fruités. On a envie de s’arrêter partout, On s’arrête beaucoup, on s’en met plein les mirettes, des cieux gigantesques, des chats des prés guettant les souris du soir, des hérons majestueux, autant de bestioles qui nous préparent au bestaire fou de l’abbaye.
Et puis Moissac et … ses mariages à youyous ! Je m’explique : petit café sur la place face à l’abbatiale, au loin on entend des youyous, des chants de femmes et un tambour que mon oreille marocaine reconnaît bien : et le convoi du mariage arrive sur la place, joyeux et coloré ! Il entre dans la mairie et ressort quelques instants plus tard, les femmes entonnant leur chant.
Ça vous met en joie, un cortège comme ça, les petites filles sont excitées et courent partout, les femmes chantent et rient. Oui, c’est beau, vif et plein de gaieté.
Et je suis frappée soudain par le parallèle entre ces femmes et celle de l’abbaye qui tient son fils dans son giron : certes, les circonstances sont différentes, d’un côté la joie, de l’autre l’affliction, certes l’appareil photo est anachronique mais ce sont les mêmes, la même dignité, la même grâce.
Ce côtoiement m’enchante. Il se prolonge dans l’espace et le temps.
P.S. : Photos C. Destandau. De la dame de pitié, je ne peux rien dire de plus : elle m’émeut au plus haut degré.