Jamais assez de gratitude envers ceux qui vous font découvrir. Les saluer, encore et toujours : merci, la loutre, merci pour ce M’introduire dans ton histoire de Jacques Dupin. Livre indispensable. *
” Le poète n’a rien à donner que ce qu’il n’a pas. “
À Pierre Reverdy
j’adhère à cette plaque de foyer
je rends ton enfant à la vague
je tourne le dos à la mer.
reconquise sur le tumulte et le silence
également hostiles,
la parole mal équarrie mais assaillante
brusquement se soulève
et troue l’air assombri par un vol compact
de chimères.
le tirant d’obscurité du poème
redresse la route effacée.
il neige au-dessus des mots.
après tant de voyages violents
entre la table et la fenêtre ouverte,
toutes choses et ta soif devinrent transparence
et profonde allégresse obscure…
il neige au-dessus de nous :
ce que tu taisais, je l’entends.
* Jacques Dupin M’introduire dans ton histoire P.O.L., 2007
Reverdy… Pas grand chose à ajouter, tout est à sa place. Belle journée à toi, Claire !
Ces deux derniers vers extraordinaires, la neige, l’absence, l’au-delà. La neige, je l’aime immensément bien qu’elle soit – pour moi – signe de mort. Et Reverdy l’exprime.
” Ce que tu taisais je l’entends ” Douloureux imparfait.
Pour moi aussi, la neige parle de mort, le blanc du deuil, le froid linceul.
C’est Dupin à Reverdy. Ils parlent la même langue.