Le sublime terremoto de Haydn / Jordi Savall
Ça soufflait bien, ce matin du 27 octobre, fort et froid. Un côté » pétage de plomb » de Dame Nature et nous, tout étonnés : mé kes ki lui pren ?
Quelques minutes après le début des folles rafales, un fracas assourdissant bouleverse le parc : un des chênes a perdu une branche majeure. Instantanément, deux pensées : 1 – ouf, personne dessous ! 2 – mais par où vont passer les écureuils ?
Bizarrement, une douleur se profile, une douleur dans le corps pour ce bois arraché, tordu, ce membre d’arbre qui gît là, destruction…
Alors vite mais sans béatitude idiote, se tourner vers le positif, vers les gens qui agissent. Et je croise Vandana Shiva, la physicienne indienne. Elle parle : C’est ça le progrès ? Un paysan qui se suicide en buvant les pesticides qui l’ont ruiné ? Invraisemblable ! Alors elle parcourt l’Inde, son pays et y promeut l’agriculture biologique : elle retrouve et fait à nouveau exploiter des variétés de riz, plus rustiques et résistants qui avaient disparu et… ça marche. Le paysan doit devenir gardien de ses propres graines, dit-elle encore.
D’un côté ça casse, ça rompt, ça meurt – De l’autre ça pousse, ça répare, ça vit.
Et comme Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (texte définitif de Stig Dagerman), je m’en vais plonger dans les yeux de cet animal, m’y baigner, essayer de ne pas m’y noyer. Et surtout, surtout, je tâcherai d’aller vers la légèreté et l’humour parce qu’en ce moment, j’avoue que ça (me) fait un peu défaut. Allez, vous venez ?