Il existe des maisons folles ou peut-être des maisons qui accueillent notre folie, y répondent avec joie, nous entraînent dans la leur. J’ai le privilège de connaître une de ces maisons où tout est bousculé. Malgré son apparence sage et presque austère, elle est le théâtre de phénomènes étranges, d’installations artistiques très éphémères, de saynètes en tous genres. C’est une grande scène à plusieurs niveaux, les acteurs en sont aussi les spectateurs et inversement. Il s’y produit des opéra(tion)s, des (dé)rangements, des attaques contre des envahisseurs de toute nature et de l’hospitalité pour bestioles et humains de planètes diverses.
On y trouve des toiles d’araignées qui font des tissus… arachnéens (à droite dessous) :

On y trouve des mues de serpent qui feraient une robe de rêve
On y trouve des frelons dont le nid est digne d’un grand couturier ou de Christo :

Mais aussi, pour ceux et celles auxquel(le)s les bêtes sus-nommées inspirent de la crainte voire du dégoût, on y trouve des humains charmants et souvent étranges, des libellules en quantité, des rainettes et des hérons, des lièvres et des renards et des oiseaux divers et d’été. Et puis la plupart des habitants de cette maison aiment les textes. Par exemple celui-là, de Queneau extrait de Les Fleurs bleues :
Parfois, les bicyclettes décident de vivre leur vie roues en l’air, ce qui est tout à fait original et n’a pas encore vraiment fait ses preuves côté “vélocité”. Mais ici, tout est possible.
OUI, j’aurais du mettre la version d’Elvis ou à la rigueur celle de Bob Dylan mais là, c’est l’original !
Je vais décevoir, mais il y a une bonne raison expliquant que ces vélos soient “à l’envers”. L’indice : il y a des toiles d’araignées et des feuilles entre les rayons.
Elles ont un petit “coup de pompe” (à vélo, bien sûr) ! Mais imagine : les pieds sur le guidon, assis sur la roue arrière et dans une pente on glisse sur la selle : un nouveau sport de glisse ! Bon, il faut beaucoup d’imagination, je te l’accorde !
Naaaannn ! mauvaise réponse … la bonne est plus terre à terre et démontre le contraire de la folie, c’est au contraire du bon sens (pas comme la position des vélos), un bon esprit “mécanique”.
Ces bicyclettes à l’envers (excellente idée quand on n’a pas de trottoirs!), trop drôle. Trop originale cette maison – et ces habitants, j’imagine -, mais existe-t-elle vraiment?
N’est-ce pas que le jardin gaiment fleuri d’un Queneau qui fait le plein en pleine campagne?
Grand merci pour cette excellente tranche d’ailleurs pas comme ailleurs!
Bon, j’explique. Cela casse un peu la magie de cette magnifique photo, pour le moins étrange … et rigolote.
Veuillez m’en excuser.
Les vélos ont été stockés, un certain temps, ce qui explique les feuilles sèches prises au piège dans les toiles d’araignées tissées entre les rayons. A l’envers, afin de ne pas détériorer les pneus et les chambres à air qui, sinon, souffrent d’écrasement progressif.
Oui, ce n’est pas poétique. Je devrais être moins cartésien !
Ah ben ça y est : j’ai compris ! Mais c’est très bien, Dr Watson, d’être cartésien. Un peu de raison, de rationnel, du “qui s’explique” est indispensable… La poésie, ça va un moment ! Et puis cela n’enlève rien à cette procession de bicyclettes “tête en l’air” !
Et il y a même une chouette ! Oui je sais, elle ne se montre pas toujours quand on l’attend, devant la maison du soleil couchant.
Et pas de regrets : c’est bien les Animals qui remportent la place de la meilleure version de House of the rising sun !
Une chouette ? Prouvez-le, signore Grancapo ! Oncques n’en vis ! Ah si, c’est vrai, c’était tellement magique que j’ai cru avoir rêvé !
Et ravie que la version de la House vous plaise (j’avais peur à cause d’Elvis !). Faut que je revienne à la folle maison pour la chouette et le reste.