On s’active dans les jardins et sur les balcons. On se lamente sur ce qui a gelé. On se réjouit de ce qu’on va planter. Excusez le kitsch de ce qui suit mais ça m’emballe !
Le paysage est ce que l’on voit après avoir cessé de l’observer
Gilles Clément est né dans la Creuse et ça, c’est de bonne augure. Il est jardinier-poète-écrivain (entre autres réalisations, le Parc Citroën, les jardins du Musée Quai Branly). Il a des idées très pertinentes et neuves dans le domaine des jardins.
Il dit par exemple : Il ne fait aucun doute que les grandes religions monothéistes ont quelque chose à voir avec les grandes monocultures – et les grandes certitudes – qui ravagent le monde ! Il essaie de convaincre les responsables des espaces verts de ne pas souffler les feuilles à l’automne et de respecter la formation de l’humus. (J’enrage à chaque fois que la souffleuse-ramasseuse arrive dans le parc).
Il dit encore : “Jardin” vient de “Garten” : un enclos dans lequel on protège le meilleur. Le meilleur des plantes. Le meilleur de l’espace, de la lumière, de l’art de vivre, le meilleur de la pensée : c’est un lieu de méditation.
Umberto Pasti est italien et il vit au nord du Maroc dans des jardins qu’il aime, ceux qui résultent d’une écoute très attentive de la voix de la nature et sont le fruit d’une obéissance absolue aux désirs du genius loci, ces bons esprits que certains s’évertuent à faire fuir.
Et il s’indigne – et j’aime bien ça – contre les jardins à la mode et leurs propriétaires : l’obsédé des espèces rares, le jardin BC-BG plein de fausses bonnes idées, le jardin milliardaire confié (hélas) à un gardener designer etc.
Et c’est un bonheur de les entendre débattre et s’esclaffer, s’inquiéter et exposer leur vision simple et belle d’un jardin où humain et végétal cohabitent vraiment.
Giles CLÉMENT
L’éloge des vagabondes, éd. Nil
Le jardin en mouvement – De la vallée au jardin planétaire, éd. Sens Tonka
Le jardin planétaire, éd. Jean-Michel Place
Thomas et le voyageur – Esquisse du jardin planétaire, éd. Albin Michel
Umberto PASTI
Jardins, les vrais et les autres – ill. Pierre LE-TAN – Flammarion, 2011
J’avais pondu (C’est dans l’air du temps) hier une jolie réponse… A publier le commentaire trois petits points … Evaporée!
Grand chambardement! Nous avons déménagé les agapanthes et les canas, planté à l’entrée-porte-maison un oranger du Mexique à la place des bambous nains que nous avons rassemblé sous l’arrivée
d’eau de pluie…Déplacé les hortensias mis en clôture du potager à réagencer aussi. Youpi! la glycine est prête à exploser, les cognassiers du Japon les premiers à fleurir s’entremêlent dans la
haie de noisetiers, les rosiers commencent à faire les “foufous”. Les oiseaux nous accompagnent et le rouge-gorge effronté nous suit pas à pas pour piquer les vermisseaux. Cela sent bon la terre
mouillée, l’herbe coupée, viens vite! En projet, un poulailler, les plans sont faits, je pense que Simon et Aurélien avec nous du 5 avril au 18 seront très intéressés et avec ma voisine Michèle,
les quatre “Zouzous” (vacances scolaires) nous irons choisir 2 ou 3 petites poules, moi 4 sûrement. Alors viens, je t’attends….
V’là l’printemps, l’commentaire tout fleuri et… les POULES ! Ça, c’est chouette, alors. Z’en ont de la veine les zouzous.
Bizouxxxxx pleins de pollen
Merveilleuses et jolies boites à musique! J’aime “La vision simple et belle” de Gilles Clément et Umberto Pasti, ces poétes-jardiniers qui nous enchantent.J’aime aussi les jardins de curé,
appelés aussi “Jardin des simples”, un fouillis peu ordonné, à la va que je te pousse, ce charme de jardin potager, plantes pour se soigner et des fleurs pour les abeilles et le regard. “Nourrir,
soigner et décorer”. Ah! que la terre est basse parfois…mais tout se mérite.
Le jardin des Simples : les mots vont si bien ensemble. J’ai bien connu un jardin de curé : en dessous de chez moi, à Saint Émilion, il y avait un vrai jardin de curé avec figuiers, giroflées et
un tas de trucs odorants et en désordre.
Maintenant, je me contente de mon balcon. Et contenter est le mot.
Tu en es où de tes plantations ?
” Monothéistes…, monocultures…, certitudes… “
Voila un homme qui sait penser ! Chapeau. Vive l’intelligence.
Oui, voilà, c’est intelligent et pas romantique pour deux grains d’heléborre. On peut être jardinier et CULTIVÉ (wouafffff)
Voilà des gens que j’aime bien.
J’ai horreur des jardins trop “carrés”, trop propres, j’aime les jardins fous, avec des arbres et des plantes qui poussent dans tous les sens, des cachettes partout.
C’est un peu comme l’intérieur des maisons, quand c’est trop bien rangé, que rien ne dépasse, que tout brille, ça manque d’âme, de vie.
Bref, “mon” figuier pointe ses feuilles, c’est pour moi un petit bonheur.
Ouiche !!! Ce que Pasti nomme le génie des lieux.
Bien d’accord pour les maisons mais il n’y a aucun risque, n’est-ce pas ?
Un hourrah pour ton figuier qui a été bien courageux et vaillant !