Ténèbre et lumière

Henry Miller dont je reprends la formule pour le titre du billet, disait de John Cowper Powys qu’il  » est possédé par le souffle des dieux « . Mais de quels dieux parle-t-on ? Dieu le Père, ce pasteur qui fit onze enfants ? Les dieux de la nature, si puissants et peu aimables ? Les dieux Lares ou Larves selon qu’ils sont l’incarnation de bons ou des mauvais ancêtres, omniprésents dans son oeuvre ?

Ténèbre et Lumière, oui, comme Givre et sang, comme Bois et Pierre : tout est duel chez John Cowper Powys, dualité toujours, plaisir et souffrance extrêmes, combats intérieurs entre l’état le plus élevé de conscience et l’archaïque chez ses personnages. 

John Cowper Powys

   […] Lui seul était capable de faire décrire un tour complet à sa tête. Lui seul entre tous possédait le langage universel. H. Miller.  

Excusez la facilité du jeu de mot mais l’homme était un peu « givré »… Les références obscures à la mythologie galloise, la complexité des rapports humains, la violence des sentiments : la folie n’est jamais bien loin.

 » De tous les éléments, l’eau est le plus fidèle « miroir des voix ». Le merle, par exemple, chante comme une cascade d’eau pure. Dans son grand roman intitulé Wolf Solent, Powys semble poursuivi par cette métaphore, par cette métaphonie. Par exemple: « L’accent particulier du chant de merle, plus imprégné de l’esprit de l’air et de l’eau qu’aucun son du monde, avait toujours eu pour Wolf un attrait mystérieux. Il semblait contenir, dans la sphère du son, ce que contiennent dans la sphère de la matière les étangs pavés d’ombre et entourés de fougères. Il semblait contenir en lui toute la tristesse qu’il est possible d’éprouver sans franchir la ligne invisible de la région où la tristesse devient le désespoir. »  » Powys cité par G. Bachelard in L’Eau et les rêves G.G.jpg

On peut penser à William Faulkner. Mais j’aime surtout les correspondances particulières existant entre J. C. Powys et Glenn Gould – lequel aimait beaucoup Powys et auquel il ressemble, je trouve – parce que ces deux-là sont liés par la démesure et la fragilité.

Brahms

0 Shares:
Choisissez de suivre tous les commentaires ou seulement les réponses à vos commentaires
Notification
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments
Vous pourriez aussi aimer

Un Arbre

Le voilà mon héros, mon héraut. Je ne connais pas bien son histoire ; de lui, je ne sais…

Réclame

Si j’osais… Pour un petit cadeau, sachez que ces deux recueils sont disponibles auprès de cmassartd@voila.fr    …