Le souvenir que je garde d’Armand Robin, écrit Jacques Chessex, est celui d’un petit homme saugrenu à grande bouche, rapide, rieur, tendu, pressé, affairé, une sorte de gnome disert et tragique dont l’apparition plongeait l’ami, l’interlocuteur, la compagnie, dans un état de stupeur charmée qui était l’effet d’une magie.
Je m’écorche dans les nuits
Je cite beaucoup dans ce billet : il y a des auteurs auxquels il vaut mieux laisser la plume.
Traduire un poème, disait-il, c’est conclure une alliance avec un premier traître ; confronté au réel du bon sens, tout beau poème est par nature un contresens orienté par l’harmonie ; rien ne doit, rien ne peut dispenser le poète traducteur de l’impérieux devoir de créer dans une autre langue un contresens équivalent ; l’on n’a point affaire aux mots seulement, mais au miracle qui leur a permis d’être poésie… *
Lisez, je vous en prie, sa lettre à la Gestapo, datée de 1943 :
http://avantderniereschoses.blogspot.com/2009/03/armand-robin-1912-1961.html
Et aussi ceci :