Tout a démarré avec la pintade, en portugais pintada qui signifie poule peinte… Que lis-je à ce sujet, dans l’assez sérieux Sciences Humaines (n°214 avril 2010) ? Un article léger certes mais dont certains mots m’interpellent au niveau de mon vécu comme on disait en rigolant il y a quelques années : » prise de parole des femmes « , » nouveaux archétypes féminins « , » codes du féminisme traditionnel « . Oh oh oh, me dis-je, de quoi s’agit-elle ? S’agitent-elles ? Sous-titre de l’article : Pintade mais pas bécasse. Et là, tout me revient : cocotte, poule et poulette, oie blanche, dinde, pie, bécasse, grue, linotte… Et quelque agressivité (de coq) me titille.
Alors, il paraîtrait que la Pintade, cette nouvelle figure de la catégorie basse-cour, est trentenaire, urbaine, délurée et décidée… Bon, jusque là, rien de méchant. Là où ça se gâte, c’est quand on convoque les référentes : Emma Bovary et Madonna. Aïe ! Et là où j’ai carrément peur, c’est quand la journaliste dit que la Pintade » s’inscrit dans la 3ème voie du féminisme qui tend à réconcilier la lutte pour les droits de la femme et le droit à la coquetterie « . J’avoue que j’ai soudain des doutes : il me semblait que pour les droits de femmes, – même si, même si… à mon avis ça recule un peu, ces temps-ci – beaucoup avait déjà été fait : accès à certaines professions et à des postes de responsabilités, droit de vote, contraception et IVG, tout se passe entre 1845 et 1980. Je ne dis pas qu’il n’y a plus rien à faire, simplement le chemin parcouru est conséquent. Alors la Pintade a peut-être envie de » ridiculiser les combats de sa mère « , je veux bien, mais quoi, à la place : Rachida Dati ? Les femmes flics ? Bridget Jones ? Est-ce un exploit de » disserter sur les hommes et les soldes « et » d’enchaîner régime et profiteroles « ? Pour la coquetterie, je ne sache pas que les générations passées l’aient vraiment délaissée : elle a pu prendre d’autres aspects mais, messieurs, la minijupe, quand mêêêêême, ça date de quand, déjà ?
Non non je ne suis pas aigrie, mais heureusement que je connais des trentenaires qui valent bien mieux que ça et tâchent d’être libres, qui ne confondent pas féminité et frivolité.
Et pour vous montrer que je suis de bonne humeur et gaie comme un pinson, voici la plus jolie fleur du monde : la fritilaire pintade :
Deux musiques : Dick Annegarne parce que le titre est rigolo : » Quelle la poule pond tant ? »