Éviter de dire qu’il y a chef-d’œuvre, ni même œuvre, parce qu’il y manque le projet et la maîtrise. Quoique… » N’est-ce pas quand se perd en l’artiste l’intention d’art que surgit alors le bel archaïsme convaincant qui fait alors son œuvre ? « *
Mais se laisser saisir par l’élan, par le trait de ces enfants pas comme les autres. Dans le beau livre d’Alain Gillis*, Peinture d’origine, des peintures d’enfants atteints de troubles de la communication – rapports troublés avec le langage, rapports incertains, parfois aucun rapport – nous sont données à voir. Les peintures de Véronique, d’Erwan, de Cécilia. Les éducateurs n’imposent aucune consigne, les enfants peignent quand ils le désirent… Ils assistent au geste pictural sans l’assister. Mais ils sont là.
Thomas – 11 ans
Jean-François – 10 ans
Alors, ne pensons plus trop en termes d’art, de folie, osons apprécier ; il n’est pas question de comparer ces peintures avec celles si puissantes des grands abstraits ; mais essayons d’approcher avec la même sympathie, le même parti pris positif dont nous faisons preuve lorsque nous abordons des œuvres constituées et réputées difficiles ; laissons nous saisir au corps, tendons « nos mains mentales ».
Borodine Dans les steppes de l’Asie centrale