Tout commence par l’amitié. Un artiste, il s’appelle Michel, il aime ce que j’écris. Chance.
Il conçoit ERATO, qu’il me dédie et que j’aime. Elle est fine, élancée. C’est la muse de la poésie lyrique et amoureuse. Ce n’est pas Terpsichore mais elle danse !
Un jour, Michel m’explique que dans une ville de France – dont j’ai oublié le nom – ils exposent des bancs-poèmes : des œuvres où se mêlent sculpture et texte. Nous trouvons l’idée épatante !
Puis les aléas de la vie font que nous ne pouvons participer à cette manifestation. Mais l’idée reste, elle fait son chemin, elle germine… De plus en plus précise dans l’esprit de l’ami sculpteur.
Quelque temps plus tard, il me dévoile son projet et ce qu’il attend de moi : voilà, le banc sera comme ça et tu écris un texte. On l’écrira SUR le banc et Erato fera partie du voyage. Nous parlons, nous discutons, formes, couleurs, esprit du projet… Que voulons-nous faire ? Où voulons-nous aller ?
Les bancs sont immobiles en principe mais pas le nôtre. Voyager donc, sur un banc-bateau. Les images arrivent, la brise souffle, Erato chante.
Nous travaillons, chacun de notre côté, puis ensemble. Je tourne autour de la sculpture qui prend forme, je l’écoute.
Michel lit mes mots. On affine ensemble.
Je pense aux muses. À Bordeaux, elles couronnent le Grand Théâtre. Je pense à la Grèce et ses îles… et la nave va. En photo de Une, le banc-poème, sculpture Michel Naslot, Erato en proue, calligraphie Jean-Yves Casaux – qui a une des plus belles écritures que je connaisse : merci à lui de nous avoir prêté sa plume – et mon texte, ci-dessous.
Il ne reste ” plus qu’à ” faire voyager ce banc-nef, à trouver des lieux accueillants, des ports où accoster, des promeneurs-lecteurs qui écouteront Erato leur chanter son ode à la beauté.