Le prélude n°2 de Chopin, celui que mère et fille jouent dans le film de Bergman, Sonate d’automne.
Un régal, cette saison. Tout est doux et généreux en automne.Tout s’arrondit et s’apaise, malgré les couleurs d’incendie. Et c’est comblés mais comme désenchantés que les yeux reçoivent ces excès.
On se repose d’on ne sait quoi. On n’attend plus, peut-être. Tout est arrivé. Alors on peut contempler sans agir, se laisser vivre au sens premier des mots. Se laisser vivre par la vie, se laisser traverser par le Temps, s’abandonner enfin. On peut encore se baigner mais sans excitation, on entre dans l’eau sans vouloir déranger. On marche sans but et sans fatigue. La qualité du silence, comme celle de la lumière, est particulière : une éclatante fragilité.
Vraiment non : l’automne n’est pas que le post scriptum du soleil !
Les herbes se couvrent
d’automne
Je m’assieds
Matsuo Bashô (1644-1694)
Dans Cris et Chuchotements, il y a une merveilleuse mazurka de Chopin (op. 17 n°4) mais il y a aussi cette prière fervente, cet adieu après quoi les mots sont inutiles.
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Pourquoi l’automne me rend mélancolique? J’ai l’impression que le paysage et l’âme se fondent et ressemblent à la feuille morte.L’automne est plein de récoltes, de flamboiement mais il est comme
une fin mélancolique et un peu angoissante comme la mort.Je me souviens :” Les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon coeur d’une langueur monotone…………….” Verlaine.Que mes
yeux s’enrichissent des rouges, oranges, jaunes et ors qui me réchaufferont pour l’hiver.
Il y a plein de choses qui ne meurent pas en automne : il y a même le fameux REGAIN… Et ces couleurs dont tu parles sont plus chaudes que les bêtes couleurs de l’été. Les lumières aussi sont
superbes. Bon, on en discutera (?) bientôt.
Pour moi l’automne est d’abord une affaire de couleurs. Mais j’aime ce texte parce qu’il mêle astucieusement l’automne, celui qui fait mourir l’été, et… l’automne de la vie.
La sarabande de Bach est impressionnante. Tu as bien fait de la proposer à la fin : après ça, difficile d’écouter autre chose, même pas du Fred Chopin…
Couleurs et lumière, c’est vrai. Et c’est ausi bien cette fin de quelque chose qui confère à l’automne cette mélancolie… Pour nous pareil, sauf que…
Oui, le Bach est “impensable”, c’est le début et la fin de tout en musique… Enfin, pour moi.
J’ai tout de suite pensé au film “Sonate d’automne”, moi et à cette mère musicienne, et où la relation mère/fille est cris et chuchotements.
Cette musique de Chopin va comme un gant à l’automne, plus chuchotements que cris mais empreints d’une mélancolie épuisante et épuisée.
Bel automne, ma Birgit…