Je mets une musique de ouf que de nombreux joggeurs écoutent : Eye of tiger et je vous laisse juge(s)
Où est passé le footing ? Il n’y a plus que le jogging !
Je fréquente pas mal le Parc Bordelais et j’en croise beaucoup de ces joggers : ils ont tendance à penser que la piste extérieure, celle qui longe les grilles leur appartient. Certes, cette piste est interdite aux vélos. Mais pas aux marcheurs, ni même aux marcheurs accompagnés de chien. Et moi, j’aime bien ce chemin parce que le parc y est plus secret. Alors, je les gêne, je suis l’intruse. Je ne fais rien de sérieux : je me promène avec le chien.
Le mot jogging déjà est vilain, il est cuisiné à toutes les sauces et désigne à la fois les chaussures pour courir, le pantalon itou et le sport en lui-même. En plus, dans la définition dictionnaireuse, il est question de » but hygiénique » . Berk !
Il crée une secte, une congrégation de personnes qui font la même chose au même moment souvent et n’échangent même pas sur leur pratique. Ils n’échangent pas du tout d’ailleurs, avec rien ni personne, peut-être avec eux-mêmes, je l’espère. Le regard perdu au loin ou à l’intérieur – à l’écoute du sang qui bat ? – dans une autocontemplation, parfois écouteurs sur les oreilles. Peuvent pas, zont pas le temps, on est pas là pour rigoler, on est là pour en ch…
Ce n’est pas de l’anti-féminisme, c’est un fait : les femmes qui jogguent (mon Dieu, comment conjuguer ce verbe improbable ? ) sont trop sérieuses. Toute la légereté est requise pour la foulée. Elles sont très très occupées et elles le font savoir par leur air concentré, le but est lointain voire inexistant. Pas un regard pour les arbres et leurs habitants, pour les lapins qui détalent, pour les tapis de feuilles d’or des ginko… Pas le temps, on vous dit, ça déconcentre, de soi, de la chose importante qu’on est en train de faire, du combat que l’on mène. C’est guerrier, le jogging !
Les animaux se marrent ! Les arbres sont songeurs.