À YŌ et à Feggari
Elle incarne son pays et sa langue. Elle est en colère mais elle a souvent la voix douce des berceuses. Elle s’indigne mais avec une dignité sans faille, anéantie qu’elle est par l’état de son pays. Elle est parfois sorcière parfois fée, parfois puissante parfois fragile, toujours portée par la musique. Fière mais pleine d’amitié, légère et intense, d’une profondeur venue de si loin… Mieux qu’entourée, secondée, soutenue, enrichie de la présence de Katerina Fotinaki (guitare, voix, percussion) et Gaspar Claus (violoncelle). Trois musiciens virtuoses.
C’est avec une immense élégance qu’elle présente ses textes – qu’elle dit en français d’abord – et quels textes ! La langue grecque est musicale, certes, mais portée par ces voix, ces rythmes, ces modes étranges « les rêves prendront leur revanche », c’est sûr ! Angélique IONATOS est engagée dans le sens fort du terme : toute sa personne est engagée, son corps, ses mots, sa musique. Engagement total.
« Je vous en supplie, n’oubliez pas mon pays » chantait Mikis Theodorakis il y a des années sur un texte d’ELYTIS et dès les premières mesures, le public tapait dans ses mains. Hier soir, j’ai pleuré en l’écoutant…
« Absolument littéraire et absolument musicienne. Absolument grecque, absolument autre », dit d’elle le journaliste, chroniqueur et écrivain Bertrand Dicale. Merci, Madame, de ce beau et douloureux voyage.
Textes de Odysseus Elytis, Sappho de Mytilène, Kostis Palamas, Kostas Varnalis, Constantin Cavafy, Dimitris Mortoyas, Fedrico Garcia Lorca, Jean-Pierre Siméon et d’autres. « Les poètes sont ma patrie » dit-elle.
Et soudain je pense à elles : Maria Callas, Maria Farantouri, Nana Venetsanou, Irène Papas, Melina Mercouri : présences.
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