Au matin, on entend le chantier de tous les oiseaux, des tutoiements aigus, des ouvriers qui s’interpellent. Suspendus comme des lampions, des moineaux se chamaillent en vol.
Après le bégaiement des rêves, voici le corps des mots, dans leur muselière de poussière. Voici les grandes herbes dodelinant.
Pendant la journée, dans une peine qui s’épaissit, c’est toute la mémoire des cailloux qui durcit.
Juillet 2011
C’est cette dernière phrase sur la mémoire des pierres qui avait accroché mon attention… La mémoire de l’eau, la mémoire des arbres, et – oui – la mémoire des pierres!
J’écoute le chant de l’oiseau
non pour sa voix,
mais pour le silence qui suit.
Yone Noguchi (1875-1947)
Superbe le haïku de Noguchi ! Il est pour Alain Corbin…
Attention chute de pierres. Chez moi, ce sont des cailloux et leur mémoire qui font la chute du poème : c’est moins lourd mais tout aussi important.
Et si un jour, tu vois qu’une pierre te sourit
Iras-tu le dire ?
E. Guillevic
Ce qu’il est beau ton chantier des oiseaux ! belle écriture, Claire !
Merci, mon attentive ! Irruption de la vie dans les oreilles et le cœur. Contre le cours gris des jours. Avec toi, en poésie.