Nous avons DEUX yeux, et il y a un X à la fin des deux mots. Au singulier, ça n’est pas le même mot, c’est œil. J’ai déjà fait un billet sur l’ŒIL (avril 2010 Mon œil ! ) et si j’y reviens c’est parce que jusqu’à hier, il ne m’en restait plus qu’un précisément ! Bon, c’était provisoire mais très perturbant. Une opacification de l’enveloppe du cristallin disent-ils et c’est presque joli, non ?
La torture de l’éblouissement pendant l’intervention mise à part, tout se passe bien et comme la première fois, je redécouvre l’intensité des couleurs.
Pourquoi je vous raconte tout ça ? Ah oui c’est parce que je me suis demandé pourquoi certains mots se singularisaient… Pourquoi dit-on bon pied bon œil, ou avoir le mauvais œil ou un œil de lynx… Pareil pour l’oreille : elle a une oreille très fine. Le goût est évoqué tout seul aussi. Pour l’odorat, nous n’avons qu’un nez… Quant au toucher, on ne parle pas de l’organe car c’est toute la peau qui participe.
Et en fouinant je tombe là dessus :
SOUVENIRS D’UN MÉDECIN OPÉRÉ DE LA CATARACTE
Publication posthume
1935
Gaëtan Gatian de Clérambault, Souvenirs d’un médecin opéré de la cataracte, Éditions Hippocrate, Paris, 1935 (Publication posthume).
Et je me souviens des beaux textes de G. G. de Clérambault sur la passion érotique des étoffes chez la femme… et aussi des trucs de dingues du sieur Clérambault – le maître de Lacan – psychiatre et photographe, et du Cri de la Soie etc. La boucle est bouclée : l’œil du photographe, le toucher des tissus. Ce billet part dans tous les sens.