
” Rien ne m’empêchera de croire que, si l’homme de Cro-magnon s’installa dans le coin, c’est qu’il était extrêmement intelligent et que le sens de la beauté était en lui très développé. Rien ne m’empêchera de croire qu’en lui le sens religieux avait atteint déjà un haut degré de développement et fleurit en ces lieux, alors même que l’homme vivait comme une bête dans le fond des cavernes.[…] Il se peut qu’un jour la France cesse d’exister, mais la Dordogne survivra, tout comme les rêves dont se nourrit l’âme humaine…. “. Henri Miller (1)


René Char, lui aussi, en fait l’acte de naissance de l’homme et de l’art. Je parlerai un autre fois de son sublime recueil La paroi et la prairie.
Tous sont sensibles à l’aspect magique et extatique de ces peintures. Moi aussi, touchée à l’âme, chaque fois ; et sans doute parce que si l’essentiel est là, quelque chose m’échappe… Et c’est ce mystère qui m’enchante.
1- Henry Miller, Le Colosse de Maroussi, LGF, 1983 (1941 pour la 1ère éd.)
Je n’oublierai jamais non plus ces splendeurs souterraines
Tu avais donc vu ça ? Avec nos vieux ? Tu as dû aimer, c’est sûr, sensible comme tu es au trait, au dessin, à l’émotion des lieux magiques et… aux animaux !
Une forte émotion qui remonte en revoyant ces gravures rupestres… Merci Pap’s et Manée de nous avoir ouvert toutes ces portes sur tant de beauté. Ces craies, écrasement de terre ocrée, rouge,
verte, bois brulés pour tracer toute cette vie. Perfection des traits et vénération. J’ai encore la sensation de la descente vers la grande salle, nous nous sentions si petits entourés de
tant d’émerveillements.Même ressenti dans le Tibesti. La beauté glorifiée et demandes de pardon pour que ces animaux rejoignent leur paradis.
d’émerveillements
Un des plus forts souvenirs de l’enfance ! Je me demande si déjà je trouvais “ça” beau ou si c’est l’émotion des parents qui me mettait dans cet état ? Mais quand même ! Tout le décor et cette
atmosphère de sacré et de recueillement étaient bien propices à l’émotion. Et maintenant, notre oeil est prêt.
Doit y avoir un de ces mondes au paradis !!!!
La paroi, la toile, la trame de la toile, comme une peau. La peau, le symbole du vivant, qui bouge, qui sent, qui vibre, qui pense, ben oui, qui pense.
Belle nuit Claire. Je pense au premier vendredi de mai et à notre échange.
Et la prairie…La paroi = le vertical (l’homme, l’humain), le debout, nous. La prairie =l’allongé, l’horizon, le sol qui nous porte, que nous foulons, que foulent les bêtes. A toi, à
bientôt.
J’ai beaucoup aimé Le Colosse de Marousi … comme dirait Korkos, c’est à relire! Et je me souviens très bien des ses remarques sur la Dordogne … ça m’avait fasciné car la première fois que
j’ai visité la Dordogne j’étais stupéfaite par la verdure intense, la beauté des bois et les châteaux partout sur les hauteurs. Je n’ai jamais oublié cette première impression.
Il y a un moment drôle dans le livre ou Miller se dispute avec son ami Lawrence Durrell à cause d’un oeuf à la coque (coq)? Je pense que Miller a du être assez pénible mais il écrit bien!
Drôle de bonhomme, ce Miller, curieux de tout, de l’appétit pour tout ! Connais-tu la photo où ils sont tous les 2 au lit, avec Durell (sûrement pendant leur voyage en Grèce). Elle est marrante.
J’essaierai de te l’envoyer.
On revient de Dordogne et c’était tout simplement BEAU.