Je l’annonce solenellement : j’arrête la politique. Cela ne me réussit pas. Ne nous laissons pas prendre dans le grand énervement généralisé. De la hauteur, du recul… Un zoom arrière.
Vous savez, celui qui permet de passer du détail à une vision plus large, celui qui donne l’impression paradoxale que le sujet se précise en s’éloignant de vous. Deux de mes collègues blogueuses parlent cinéma cette semaine (Paradis bancal et la pente douce, en lien) ; je me lance dans des recherches de zooms arrière célèbres et j’en trouve de fabuleux !
– Chez Hitchkock, les incroyables de Sueurs Froides, dans la scène du Musée ou le regard de James Stewart (Scottie) va du bouquet du tableau à celui de Kim Novak (Madeleine), du collier du tableau au collier de Kim etc.
– Le grand Kubrick (voir La Pente douce sur Les sentiers de la gloire) en use sans en abuser : ceux de Barry Lyndon notamment sont somptueux ! C’est le même Kubrick qui conseille de regarder la peinture en partant d’un détail et en élargissant le champ de vision : magnifique idée.
– Dans In the mood for love (voir Paradis Bancal), il y en a de fort beaux aussi.
Voyez, le cinéma quand même, ça respire, c’est large, c’est grand, c’est BEAU. Le contraire des hommes politiques.
Pour le festival du film politique du cinéclub d’où-on-sait, je propose La Terrasse d’Ettore Scola que je viens d’emprunter à la bibliothèque pour voir si 22 ans après j’y retrouve la même
jubilation à assister à ce jeu de massacre dérisoire entre amis…
Je ne l’ai pas vu et le découvrirai donc avec plaisir, surtout qu’il y a du beau monde au générique. J’attends que tu nous dises ce que furent vos retrouvailles, ce film et toi.
Je suggère aussi Main basse sur la ville et L’Affaire Mattei de F. ROSI. Mais les chefs du cinoche accepteront-ils nos propositions ?
Nous sommes tellement envahis, outrès, ulcérés, scandalisés par tous ces “bla bla” rancuniers, blasphématoires, outranciers et l’huile sur le feu que déversent les médias dont certains sont
incompétents, ignares qu’il vaut mieux prendre un peu de recul. Il me semble, ‘il y a quelques années que ça balançait autant mais d’une manière plus respectueuse ( J’aimais beaucoup les débats
avec Mr G. Marchais et oui!). Je préfère tes écrits et vues sur les livres, le cinéma, la nature, un échange enrichissant quoi!. Je me souviens des “Douze hommes en colère” de “L’aveu” de “Z” et
j’aime surtout les films historiques….
Il paraît que bien avant la Vème république, les noms d’oiseaux volaient très bas (dans les deux sens du terme) dans le monde politique. Une femme a même écrit un bouquin sur le sujet. Mais on se
lasse…
C’est vrai : Costa-Gavras a réalisé des films magnifiques !
et le cinéma politique, ça peut être très grand et très beau. Voir (re re re re re revoir) par ex Alexandre Nevsky. (la Russie était belle 75 ans avant Poutine)
Ouiiiiii, le cinéma politique… Tu veux dire historico-politique ? Godard, c’est politique, non ?
Pour moi, Metropolis, sans hésiter et certains italiens, presque tous d’ailleurs… À quand un festival du film politique au cinéclub d’où-tu-sais ?
Le pamphlet ne me réussit pas à moi. Je sais que je ne suis pas “bonne”, je m’y suis essayée parfois. J’enrage devant le poste de télévision. Le discours hier à Bordeaux, une horreur !!!
j’enrage, j’enrage. Et ce que Nicolas a répondu à ce couple d’agriculteurs… Ah j’enrage ! Alors pour ne pas hargneuse, je regarde autre chose…Autre chose aussi.
Le cinéma, oui, c’est pas mal, ou la musique, et ça dit tout. Autrement.
La colère est une chose sérieuse : la dérision est parfois un peu l’arme du pauvre quand on est obligé de s’emparer du ridicule des gens. J’ai beaucoup de mal à regarder les hommes politiques, en
ce moment, tout me paraît si téléphoné, si convenu, si prévisible !
Comme dit l’ami Nevsky ( pseudo d’Esenstein mais on l’a reconnu), le cinéma politique ça peut dire beaucoup aussi, avec une bonne musique en plus…