Deux fois par an j’ai rendez-vous avec elles : une fois vers le mois de mars, direction Sud-Nord et la deuxième fois en octobre, direction Nord-Sud.
Ce matin, 8h30 : je les entends. Mais là, il faut faire vite.
Parce que moi, j’ai rendez-vous avec elles ; mais elles, passent sans prévenir, sauf par les cris qui enflent et désenflent, les annoncent et les désannoncent.
Je le proclame solennellement : LES GRUES ONT COMMENCÉ À PARTIR.
Anche io, ieri sera, je les ai entendues passer. On les aime mieux quand elles ont dans l’autre sens. Volent beaucoup plus haut que les pipistrelles, qui, elles, ne défilent pas en rang. (d’où
supériorité d’icelles, ceci dit sans rien contre les grues, mais par réflexe antimilitariste)
Sans vouloir vous contredire, Grancapo, les rangs des grues en vol sont vraiment bazardiques ! Assymétriques les 2 branches du V, de temps en temps un individu sort du rang et relaie celui de
tête, ça va dans tous les sens. À mon avis, pas très DISCIPLINE tout ça. Mais, nous avons tous en nous quelque chose de pipistrelle. Heureusement que toutes existent, grues et pipistrelles :
le ciel est grand !
C’est toujours avec beaucoup d’émotion que je regarde passer ces oiseaux, dans un sens ou dans l’autre.
Cette fois je les ai loupés, j’étais en route vers les Pyrénées. Trois jours de pur bonheur, avec un temps magnifique et inespéré. Les hauts de Cauterets sont un paradis. J’ai pu voir d’autres
oiseaux, ils étaient vraiement très haut, vraisemblablement des vautours, cinq ou six qui tournaient autour d’un pic, ça aussi c’est magique, et pourtant tellement naturel.
Je ne les ai pas vues, mais ma soeur les a entendues, c’est dire… C’est signe.
Voilà, elles nous font un signe… Elles signent la fin d’un temps, le début d’un autre. Les entendre, c’est tout un poème !