Je ne leur en veux même pas ! Et j’ai déjà écrit un billet sur les ” chers voisins ” (février 2010… comme le temps passe ! ). Alors, introspection : suis-je névrosée, je veux dire à ce point ? Mon intolérance au bruit confine-t-elle à la phobie ? Hyperacousie, es-tu là ? La dépression montre-t-elle là le bout de son vilain museau ? L’hypersensibilité au bruit en est un des signes, dit-on.
Un samedi soir d’été. 5h30 du matin : fin de la fête chez les voisins. Presque fin de la nuit. Les hurlements de rire s’amenuisent. À quoi jouaient-ils ? Pourtant, ils sont grands, enfin, la trentaine… J’enlève mes boules Quiès remarquablement inefficaces. Était-ce si drôle ? Pour un peu, je me serais invitée pour rigoler avec eux.
Je ne suis même plus en colère. La fatigue sans doute, doublée de la tristesse qui accompagne la défaite et la résignation.
Ce matin, j’ai quand même attendu 11 heures pour écouter un final de symphonie (une de Ludwig van que j’aime bien car ça dépote !) un peu fort. Mais je me sentais ” petit bras “. Même pas mal, les voisins ! Ils dormaient, c’est sûr…
Fin d’après-midi comateuse pour tous, je sonne en face : le gaillard qui ouvre a les yeux un peu décoiffés et fuyants. Je me surveille tellement que ma voix est douce(reuse) ; j’explique que leur balcon est attenant à la fenêtre de ma chambre, que 5 heures du mat’ c’est tard ou tôt, enfin… c’est long ! Je dis que lui ou un de ses potes a un tire tonitruant : il écarquille ce qu’il lui reste d’yeux. Et je me dis qu’il a dû entendre ” Tony truand “. OHHHHHHH, fait-il, l’air suppliant, fallait venir le dire… Ben non, hypocrite jeune homme, pas le genre casseuse d’ambiance et puis, tu savais très bien que tu gênais, je ne suis pas ta maman ! Je ricane.
Je referme doucement ma porte. Je suis contente : je ne me suis pas fâchée. Il se tiendra à carreau… jusqu’à la prochaine fois.
Pouf pouf, c’est dur la vie en promiscuité avec des gens qui ont décidé d’ignorer la promiscuité.
Non, non. Il y a longtemps que je me suis mise à l’abri d’avoir à souffrir du bruit ou d’imposer le mien (ayant été noctambule pendant longtemps) aux autres.
Tu parles de névrosé ? Moi je me demande toujours quel est le psychopathe qui a fomenté ce crime contre l’humanité qu’est l’habitat à étages, fabrique à névroses ! Pourtant on en a fait des
expériences (enfin, pas moi !, des chercheurs), avec des rats, démontrant qu’en deçà d’une certaine réduction du territoire et au-delà d’un certain nombre d’individus au mètre carré, il y avait
déclenchement de dépressions, agressivité, bagarres, tueries.
C’est nocif, on le sait mais ça fait rien, on continue, le premier impératif n’est jamais l’humain.
Alors….. résignés. Faut faire avec. Peut-être que les bouchons d’oreille sont plus efficaces que les boules Quiès. (ocazou, je précise que je dis ça sans aucune ironie.)
Le bruit ça peut être quelque chose d’atroce. Il paraît que de la musique, décibels à fond, a été utilisée en tant qu’arme de guerre, ou de torture plutôt, contre les prisonniers de Guantanamo,
pour les faire craquer !!
Je me souvenais de ton coup de gueule de l’année dernière. Si c’est juste une fois par an, c’est encore raisonnable. Ou alors, tu craques seulement une fois par an, le reste du temps tu supportes
?
Dans le désordre :
– je craque une fois par an. Le reste, non, je ne supporte pas : je me lamente dans mon coin ou sur le blog. Mais comme je répondais à Brigitte, la ville a des avantages incontestables pour moi.
Et puis, il y a tous les jours SANS et le parc en bas.
– Il y a des graduations dans les bruits selon l’intensité (les décibels dont tu parles), le contexte (la nuit tous les bruits sont… pas gris du tout !) et l’état de tes nerfs. Mais j’imagine
avec effroi le bruit comme instrument de torture : moi, je craque au bout de 3 minutes.
– Heureusement que les voisins ne sont pas toujours déchaînés, surtout la nuit. Parce que le jour, tu enfiles tes godasses et tu pars faire une balade.
Tu souffres du bruit en ce moment ?
C’est qu’il y a des bruits supportables et d’autres qui ne le seront jamais. Et puis la manie malheureuse de certains à faire semblant que rien, la bonne mauvaise foi du bruit insupportable, en
somme, qui met en rogne. Allez ça s’arrête, ça va s’arrêter? ça va pas durer… Mais ça dure quand même ! Alors ça fatigue….
Tu fais partie du club ? De ceux-qu’aiment-pas-les-bruits-moches-qui-durent ? Allez, on va aller vivre à la campagne… Mais à la campagne, il n’y a pas les amis, les bibliothèques, les
librairies, les expos… Bon, faut savoir ce qu’on veut, hein ?