Un autre petit Joubran pour la route qui sera longue et assoiffée.
À l’époque où j’allai en Lybie, on ne buvait pas, mais alors pas du tout ! Je veux dire qu’on ne trouvait de l’alcool nulle part. Au restaurant, avant l’exquise brochette de mérou, on vous servait un jus de fruit couleur Martini dans un grand verre aux bords trempés dans le sucre : un plaisir pour les yeux, l’illusion était presque parfaite. On dit – et ceci m’a été rapporté par un ami – que lorsqu’on prenait l’avion, à Tripoli, l’alcool coulait à flots dès le décollage. Dans le ciel, les lois terrestres n’existent plus. Il arriva plus d’une fois que l’avion dût faire demi-tour au niveau de l’île de Malte et qu’il déversât sur le sol, de retour à Tripoli, une bonne partie des passagers complètement ivres, lesquels prirent le chemin de la prison manu militari.
Leptis Magna, les plus belles ruines du monde.
Il faut dire quand même, pour changer des histoires de soiffards et faire dans le culturel, qu’il existe en Lybie, deux sites carthagino-romains de toute beauté. Leptis Magna d’abord qui est grandiose bien qu’un tremblement des terre (365 A.C.) l’ait passablement abîmée. Mais il y a de beaux restes ! Des ruines de ruines.
Et puis Sabratha, carthaginoise puis romaine, si belle au bord de la mer (où je pus me baigner). (à gauche et dessous)
Moments forts d’un voyage difficile et passionnant. Difficile parce que la confrontation avec un régime autoritaire est toujours un choc : c’était déjà la folie qui régissait le pays. La peur et la dissimulation étaient palpables.
Passionnant parce que… difficile justement et que la curiosité n’est pas toujours un vilain défaut.
Merci à mes hôtes et une pensée pour les lybiens et les lybiennes. Il y aura sûrement un Lybie 3 car j’ai encore beaucoup d’anecdotes à raconter. À suivre.