Lybie bis

Un autre petit Joubran pour la route qui sera longue et assoiffée.

À l’époque où j’allai en Lybie, on ne buvait pas, mais alors pas du tout ! Je veux dire qu’on ne trouvait de l’alcool nulle part. Au restaurant, avant l’exquise brochette de mérou, on vous servait un jus de fruit couleur Martini dans un grand verre aux bords trempés dans le sucre : un plaisir pour les yeux, l’illusion était presque parfaite. On dit – et ceci m’a été rapporté par un ami – que lorsqu’on prenait l’avion, à Tripoli, l’alcool coulait à flots dès le décollage. Dans le ciel, les lois terrestres n’existent plus. Il arriva plus d’une fois que l’avion dût faire demi-tour au niveau de l’île de Malte et qu’il déversât sur le sol, de retour à Tripoli, une bonne partie des passagers complètement ivres, lesquels prirent le chemin de la prison manu militari.

leptis-magna

Leptis Magna, les plus belles ruines du monde.

Oceanus-20Sabratha_web.jpg

Il faut dire quand même, pour changer des histoires de soiffards et faire dans le culturel, qu’il existe en Lybie, deux sites carthagino-romains de toute beauté. Leptis Magna d’abord qui est grandiose bien qu’un tremblement des terre (365 A.C.)  l’ait passablement abîmée. Mais il y a de beaux restes ! Des ruines de ruines.

Et puis Sabratha, carthaginoise puis romaine, si belle au bord de la mer (où je pus me baigner).LIBYE_-1.JPG (à gauche et dessous)

Moments forts d’un voyage difficile et passionnant. Difficile parce que la confrontation avec un régime autoritaire est toujours un choc : c’était déjà la folie qui régissait le pays. La peur et la dissimulation étaient palpables.

Passionnant parce que… difficile justement et que la curiosité n’est pas toujours un vilain défaut.

Merci à mes hôtes et une pensée pour les lybiens et les lybiennes. Il y aura sûrement un Lybie 3 car j’ai encore beaucoup d’anecdotes à raconter. À suivre.

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J. Rhépah
J. Rhépah
il y a 12 années

ça doit être très, très désagréable de se trouver dans un lieu où “la peur et la dissimulation sont palpables”. Pas envie de s’éterniser dans le coin, non ?

Cela me fait penser à une copine racontant un ancien voyage au Yemen. Son plus fort souvenir était le regard hostile et méprisant lancé par les hommes du lieu quand elle était entrée dans un café
avec son ami. Elle avait pris ça de plein fouet, ça l’avait glacée ! Tu ne fais pas allusion à ce genre de situation mais l’impression de rejet et de malaise doit être commune. Malgré tout, tu
sembles avoir rencontré là-bas des gens chaleureux et accueillants (épisode du géologue et autres peut-être ?)

Et d’accord, vive la curiosité.

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 12 années

Oui, c’est assez oppressant… une angoisse diffuse. Déjà que lorsque je vois des flics en France, je flippe alors tu imagines… J’ai vécu en Algérie des moments semblables à ce que tu racontes
à propos de ton amie au Yémen. Et à Gardhaïa, sud Algérie, j’ai vu des trucs terribles.

Mais il y a toujours de jolies rencontres, il faut laisser les portes ouvertes. Surtout ne fermer ni les yeux, ni le cœur et essayer de comprendre. Pas facile parfois !

nana Massart
nana Massart
il y a 12 années

Quoi! notre petit pinard au jus de raisin fermentissible n’était pas bon! On en faisait des soirées “dégustation” avec des cuvées très diffèrentes. Oh! celui là : trop de raisin de Corinthe,
celui-ci trop vert, le celui qui donnait un peu mal à la tête ou dérangeait les intestins, l’autre qui finissait dans les plantes vertes qui faisaient la gueule le lendemain.

Leptis Magna la grandiose et Sabratha moins étendue mais recélant tant de richesses. Ces sites faisaient nos promenades du vendredi, seul jour de congé.Curiosité : les latrines en rotonde où se
prenaient les plus hautes décisions, à nos pieds des mosaïques superbes. Son amphithéatre avec  sa scène était  bordée à chaque extrémité  de deux beaux dauphins, nous y
chuchotions et les personnes tout en haut captaient notre voix très clairement. Ruelles pavées, hammam chauffé par le sol, écoulements souterrains jusqu’au vieux port baigné par la grande bleue
et encore tant de tumulus non fouillés par les équipes d’archéologues Français. Vivement que ces trésors sortent de terre et soient vus et admirés. Richesses du monde à ne pas oublier….

TempesduTemps
TempesduTemps
il y a 12 années

Mais si mais si, le breuvage était délicieux… Mais je comprends les plantes vertes !

Imagine que je me souviens très bien des latrines surtout que les garçons nous avaient fait un sketch à pleurer de rire ! Ah oui, que de beautés, ces mosaïques, ces colonnes ornées d’acanthes.
Oui, vraiment superbe, tout ça. Vous en avez bien profité et comme vous avez eu raison !

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