L’anti-carte postale post retour

Quand on revient…
Volver : le retour
Vues du train, les arrières-cours marseillaises sont pathétiques ; mais, soyons honnêtes, sous la grisaille d’un jour de février, les arrières-cours de tous les pays flanquent le cafard.

L’étrange pays si peu aimable, de vignes à même les marais, quelque chose de définitivement poussiéreux, rose sale, gris pas propre, sable cracra, et soudain, au milieu de cette crasse beigeasse, trois flamants roses en vol, cou coudé, irréels. Heureusement qu’ils étaient là, à ce moment…

J’ai aimé voir la Méditerranée grise, petite mer comme un lac, sans vague et sans marée, je l’ai trouvée bien petiote, oui, pas étincelante du tout, désuète. Même les mimosas avaient l’air d’être infiniment fatigués : l’anti-carte-postale. Ne cherchez pas l’objectivité : c’est bon de revenir. À partir de Toulouse, les paysages se sont faits familiers, doux et humains.

Je ne suis pas une vraie voyageuse : je crois que j’aime partir pour pouvoir revenir ! Ou plutôt, j’aime l’aller et le retour, le mouvement. Ce n’est pas vraiment là où je vais qui m’enchante, c’est y aller. À moins que ce soit ça, le voyage, partir, revenir et que la destination soit une parenthèse, enchantée ou pas.

Demain, j’irai saluer notre océan géant, fouler un milliardième du sable des plages immenses, guetter les mimosas qui se préparent et attendre calmement le printemps aquitain.

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