Enfant, j’aimais le mot parce qu’il chantait. Déjà sensible aux sons, j’entendais un chant d’oiseau.
Puis je suis devenue très sensible à l’écriture des personnes ; j’étais, bien sûr, fascinée par la maîtrise de la maîtresse (!) lorsqu’elle écrivait au tableau. Et puis, j’aimais voir ma mère écrire aussi : c’était si joli, elle allait si vite tout en formant parfaitement ses lettres ! Sa main dansait sur le papier. Mon père – et son indispensable Sheaffer – semblait plus crispé, son écriture aussi d’ailleurs. Je ne vous parle pas de la mienne…
Ce n’est pas pour rien que j’ai fait l’I.U.T. des Métiers du Livre. L’histoire de l’écriture est une passion. La calligraphie est, étymologiquement, la belle écriture, l’art de bien former les caractères d’écriture manuscrite. Ce mot provient des radicaux du grec ancien κάλλος (kállos, « beau ») et γραφεĩν (grapheîn, « écrire »).
Et quand les caractères sont différents, là, ça devient un voyage !
Je peux rester, comme devant un tableau, devant une page en cyrillique Д Ж , en grec (voir ci-dessus), en arabe ﺕ ﻕ, sans parler du thaï, de l’hébreu, du khmer, de l’arménien, du laotien et tant d’autres ; celles qui s’écrivent de gauche à droite et celles qui vont de droite à gauche, de haut en bas… Bref, un univers entier qui me captive. Sans compter les indéchiffrables comme le pascuan. Mais je m’égare…
Voici où je voulais en venir : je reçois ceci de mon ami qui vit si loin. Et c’est cadeau !

TAMA, c’est ainsi que signe l’auteur de ces haïkus. Le nom de son chat. C’est une femme que j’aime beaucoup. Je l’ai rencontrée lors de mes voyages là-bas et nous nous aimons très fort. Et comme c’est la compagne de l’ami en question, il a la gentillesse d’envoyer aussi ceci :

Il vous faudra tordre la tête ou bien tourner vers la gauche l’objet sur lequel vous lisez. Là, j’aime tout : le mélange de kanjis et d’hiragana, les signes et le sens. Et je l’imagine, Tama, son pinceau à la main, traçant ces caractères. Mystère.
Je n’aime rien de plus que de recevoir des lettres manuscrites : découvrir l’écriture de quelqu’un ouvre la porte d’un jardin. Qu’on se le dise !
Et comment ne pas parler de la plus belles des écritures ? Celle de la musique ! Vous pouvez suivre l’exécution de cette fugue par Kenneth Gilbert avec la partition manuscrite du grand Jean-Sébastien BACH.
Très beau…
Je partage ta passion des belles lettres… dans tous les sens du terme…
Et je repense à la très belle écriture de ma mère, institutrice remarquable du siècle dernier !
Mais jamais eu le courage de m’essayer à l’art de la calligraphie, qui pourtant doit être une école de sagesse et de paix…
Je te souhaite, Claire, d’heureuses fêtes….
Cela ne m’étonne pas ! Il y a 2 ou 3 très jolies vidéos de maîtres calligraphes sur la toile : la ” danse du pinceau ” y est un régal. J’aime aussi beaucoup Hassan Massoudy, calligraphe irakien. Son Voyage des oiseaux (textes Farid Al Din Attar) est vraiment beau !
Ainsi ta mère était institutrice ? Moi, ce sont mes deux grands-parents maternels qui l’étaient, à Blida en Algérie dans les années vingt. Je ne les ai hélas pas connus.
Tu devrais essayer si tu as du goût pour ça : je t’imagine patiente et zen.
Merci de tes souhaits, reçois les miens en retour. Dans 2 jours, nous recommençons à gagner une minute de lumière par jour et c’est surtout ça, la fête, pour moi !
Que des instits dans ma famille, les 2 parents et 3 grands parents …. à Pomerol puis Libourne…
Et je ris parce que si je déteste ces fêtes de fin d’annee pour plein de raisons diverses, je partage avec toi le grand bonheur de voir bientôt les jours rallonger! Ça, c’est sûr !
Quant à la calligraphie, je vais y réfléchir : j’ai lu le bouquin de Fabienne Verdier, avec passion…Passagère du silence… tu dois connaître !
J’essaie d’etre zen…
A un de ces jours… on va bien finir par se rencontrer…
Je l’espère… Donc, à bientôt, à l’année prochaine : 2019, c’est presque demain…
Merci bien, l’auteur-reu très heureuse! 😉
Concernant la”traduction”, qui n’en est pas vraiment une, c’est juste une indication du sujet.
Que les japonisants de passage, avec qualité littéraire, y mettent de l’art!
Bonheur partagé. Pour le texte en français, je vois bien ce dont tu parles… et je préfère presque cette ” indication “. Maintenant, oui, venez nombreux les japonisants ! Si traduire un haïku est possible…
Impossible bien sûr, ces échos n’ont que les murs des maisons d’ici.
Autres poèmes, autres exils chantés seulement sur le pas de sa porte.