Ça commençait mal : j’avais un problème d’accord. Un verbe + un nom, qu’est-ce que ça donne au pluriel ? J’ai trouvé… Même si un sèche-cheveu sans X me pose un petit problème. Revenons à nos pages et à leur marqueurs.
Ici, on dit “marque-ta-page” à cause du vieux sketch de Dany Boon sur la lecture. Je n’en fais pas la collection mais ne peux m’empêcher d’en prendre ou d’en acheter lorsque j’en trouve de beaux. Les ami(e)s en offrent aussi.
Je ne m’en sers pas… J’ai quasiment un livre en train dans chaque pièce et jamais un marque-ta-page sous la main. Alors un ticket de caisse, la dernière carte postale reçue ou une vieille enveloppe fait l’affaire.
Celui de la Une, j’y tiens beaucoup : je l’ai trouvé à Montréal dans la belle et grande Librairie Gallimard du Boulevard Saint-Laurent.
J’en avais des magnifiques, notamment ceux de la grande exposition sur la Mélancolie à Paris en 2005 (ici pas au format marque-ta-page parce que la peinture est trop belle) :

Mais il y en a neuf que j’aime particulièrement. Je les ai scannés trois par trois. Ils sont assez grands (20,8 x 5,5).

Je ne m’en sers pas. Le grand chic serait de les mettre dans les livres écrits par les auteurs croqués.


Les voici : ce sont des
de couvertures du Magazine Littéraire. Alors jouons, s’il vous plaît !
Premier jeu très facile : comment s’appelle ce dessinateur ? (qu’une de mes amies peintres n’aime pas du tout du tout !)
Deuxième jeu : quels sont les écrivains représentés ? Vraiment très facile pour l’image des marque-pages 1, à gauche.
Pour l’image des marque-pages 2 à droite, c’est vous qui voyez ; le troisième portrait à droite est particulièrement réussi, je trouve.
J’ai une tendresse particulière pour le 3. Ceux qui me connaissent bien comprendront pourquoi.
Ces marque-pages, c’est le responsable du stand du Magazine Littéraire – sacré Jean-Jacques Brochier ! – qui m’en avait fait cadeau, lors d’un des ces superbes Salons du livre de Bordeaux où je travaillais dans les années 90. Je les garde précieusement.
Mais je m’aperçois qu’on peut les agrandir et que le nom de l’écrivain est inscrit en bas de l’objet. Donc, on ne joue pas sauf si vous n’agrandissez pas et/ou que le jeu est trop facile pour vous : j’ai des lecteurs de qualité et de toutes façons, il n’y a rien à gagner !
Ah le 1/3, tout de suite vu Michaux, avec un doute toutefois, peu le lisent. Et il est très beau (Michaux, mais le marque-pages aussi).
Sèche-cheveux :
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/sèche-cheveux/71713
Gagné ! Michaux, au plus haut dans mon panthéon. J’aurais du l’accompagner de Flaubert ou Camus : là, ça aurait été tiercé gagnant. Et pour le sèche-cheveux invariable, ouf ! Suis tombée sur la mauvais page. Cela me semblait vraiment bizarre. Mai je ne l’ai pas inventé (pas assez d’imagination !)
Panthéon, le mien est sur-plein mais spéciale tendresse pour Michaux. C’est drôle non, de la tendresse pour cet homme insaisissable, mutique et plutôt froid (dans la vraie vie).
Insaisissable et si tendre. Car du coup, je reprends Plume et Passages… et je tombe sur des choses à pleurer comme Le Grand violon qui “est un violon-girafe […] Tout est pépite ! Le chapitre “Les poètes voyagent” dans Passage – où il est question de Cendrars est magnifique. Une splendide solitude. Oh merci, je relis Michaux !
Et sa peinture, tu la connais ? Un tout autre monde que l’écrit, ça vit, ça danse et, à nouveau, c’est parfois tendre et rêveur.
“Au Japon, Michaux découvrit une peinture comme brûlée, une peinture de cendre noire, la lumière grise suspendue dans l’air et le traversant – une peinture recouverte par la mort, une mort minérale ou végétale, un monde sans langage, sans personne.” Tiens tiens… Je connais surtout les signes, les espaces sans piliers… Mais je découvre d’autres choses qui me plaisent infiniment et qui dansent, oui.
Un vrai petit plaisir à lire, à vous lire. Merci Claire.
Et le dessinateur dans tout ça ? Heureusement, je suis là pour sauver de l’indifférence Moretti qui a quand même un sacré coup de crayon vous ne trouvez pas ? Bien préciser Raymond Moretti (1931-2005) parce que des Moretti, c’est pas ce qui manque. Vingt années, plus de 300 couvertures du Magazine littéraire, impossible à confondre !
Mais c’est vrai, ça ! Personne n’a joué à mon jeu ! Donc vous avez gagné, Horus : BRAVO ! Heureusement oui que vous êtes là parce que du coup, son nom n’était même pas prononcé. Oui, certains portraits sont magnifiques, presque tous en fait. Merci à vous.