Me font rigoler avec leur Mamounia rénovée… Me font marrer, ouais. Ce n’est pas pour faire mon intéressante mais la vieille Mamounia, je la connais bien ! ” Mon ” Conservatoire de Musique était à deux pas.
Expliquer aux néophytes : il était une fois La Mamounia, palais érigé dans de sublimes jardins à Marrakech et offert en cadeau de noces à Mamoun par son père. Photo ci-dessus : ce n’est quand même pas celle que j’ai connue mais je suis convaincue que ma féerie est plus proche de celle de Mamoun que de l’hôtel clinquant d’aujourd’hui !
Dans ce décor-là, que voulez-vous, le spa, la piscine chauffée (!), la salle de sport, ça tue la magie !Je sais bien que ça fait un peu cétémieuavant… Mais ça n’est pas ce que je veux dire : ce qui est prodigieusement agaçant, c’est que tous ces gens indispensables du tourisme, du pipeul, du beau monde, du fric pour faire court, font toujours comme s’ils avaient inventé les endroits, comme si les lieux commençaient à exister dès lors qu’ils posent leur important regard dessus, comme si les choses n’avaient pas une vie avant eux. Alors qu’ils les tuent.
Eh bien je vous l’annonce solennellement : la Mamounia existait, je l’ai vue ; enfant, je suis allée avec mes parents boire du thé à la menthe et manger des cornes de gazelles et des chebbakia… C’était peut-être pas mieux avant mais ça existait. Et je pouvais y aller au moins ! C’est dingue, non ?
Tableau de Winston Churchill : il peignait beaucoup à la Mamounia. Il avait une vue sur l’Atlas qui l’apaisait.
Sensible à la belle photo, et je découvre le sacré coup de pinceau de Wisnton Churchill, merci…J’abonde tes dires et tes écrits.Je me souviens très bien de la Mamounia et de ses
jardins. Nous y allions quelque fois en calèche en traversant l’oliveraie de la Ménara “Au moins le crottin nourrissait les rosiers!”. Ils nous pourrissent l’âme et l’authenticité des lieux,
leurs grosses berlines nous asphyxient, même la place Djema el fna est défigurée…Je suis rudement heureuse d’avoir connu ce lieu d’avant…
Voilà, hein, toujours se dire ça : nous l’avons vécu, nous y étions, et les parfums et les couleurs… Tu imagines, arriver Place Djema el Fnaa maintenant, sans avoir connu le jeja et les
brochettes du dimanche soir, les Gnaoua ? IM-PEN-SA-BLE ! Rendons grâce…
Oui, sacré oeil, le p’tit père Churchill, il y a plein de toiles de lui magnifique sur le net…
La Mamounia d’avant, j’y ai dormi ! Couverte de poussière et de sable, en sandales sur leurs somptueux tapis mille couches, j’ai demandé le prix d’une chambre : à l’époque celui d’un bon hôtel en ville. La réception m’a regardée de travers mais a daigné me la louer. Délice des repas, petits déjeuners (hum, j’ai encore un de leurs coquetiers…), le balcon avec ses vieux sièges en rotin, et ces jardins…
Eh bien, je suis si contente ! Tu as connu la vraie Mamounia, où une routarde pouvait dormir.
Oui, les sièges et les jardins : les 1001 nuits !
Nous n’irons plus jamais (tadadam tadadam !)
Ils “font toujours comme s’ils avaient inventé les endroits, comme si les lieux commenaient à exister dès lors qu’ils posent leur important regard dessus”…
Ah j’adore ! et tac, envoyé ! c’est tellement juste.
Merci, Birgit ! Me gonflent un peu, tous !