Gifto

C’est pour moi ?
Les cadeaux présents, contenu contenant, douceur dedans dehors, et un poète qui nous a fait tant de cadeaux !

Les japonais disent comme ça : gifto. C’est gift japonisé. ギフト ou gifuto. C’est un cadeau. Ils en connaissent l’art qui commence dès l’emballage. C’est si beau qu’on ne peut le défaire. D’ailleurs, on n’ouvre pas devant celui qui offre : cela pourrait le gêner car il décèlerait votre émotion ou… votre déception. L’emballage déjà dit la pudeur. Il a un nom – furoshiki – et diffère selon l’objet emballé. Il n’est pas le même selon le cadeau, la circonstance, le moment. Selon leur nature, les présents ont des noms différents. Présent, en voilà un joli mot !

diymelka-10
trouvé sur https://zitahome.wordpress.com/2016/05/10/2902/

Le Gifto de l’ami arrive dans son petit carton couvert de vermicelles-vermisseaux (l’écriture japonaise m’y fait toujours penser). Il faut l’ouvrir patiemment et s’obliger à aller doucement dans la découverte de ce qu’il contient. Les gestes doivent être accordés à l’objet : lenteur, délicatesse et concentration. Présent à ce que l’on défait comme fut présent celui qui fit.
Et commence l’émerveillement : une carte somptueuse, des photos dans leurs petites pochettes en cellophane, des petits trucs à grignoter, des petits tissus avec des imprimés d’une rare élégance… Je n’en finis plus, je vais de joie en joie.
[Photo de Une, MON emballage de MON gifto.] Je change de sujet mais au fond, on reste dans les cadeaux. Aujourd’hui, j’ai besoin de ces joies. En 1967, un ami m’offre un disque rapporté des États-Unis : je l’ai écouté tous les jours pendant des lustres. Il y avait Suzanne, Sisters of mercy et d’autres morceaux. The Partisan n’y figurait pas mais par les temps qui courent…




Et aujourd’hui, le cadeau, ce sont ces deux voix angéliques. On écoute les paroles et on se dit : Bien sûr que non, ce n’était pas notre souhait que tu te taises, on t’aurait écouté encore et encore…

http://www.dailymotion.com/video/x2rbd9k

Excusez ce billet un peu désordre. Je suis moi-même en désordre, chamboulée par les mêmes choses que vous, sans doute. De plus Leonard Cohen a eu un maître zen japonais, Roshi. Alors, les cadeaux, Cohen zen, le Japon… finalement : le fil ténu de l’émotion.

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