J’ai lutté. Je ne voulais pas surfer sur la vague ” couronnée “. Mais je ne peux pas. On listera juste ce qui passe par la tête, en vrac, dans le désordre, souvent en boucle. Et des pensées surprenantes. Beaucoup de choses surprennent ces temps-ci. On émaillera de belles images pour souffler.
– Les amis lointains (la notion de lointain devient floue) : on communique encore plus. Chez eux, comment est-ce ?
– Très égoïstement : vais-je être malade ? Je suis ” à risque “. Et puis, tout de suite, si oui, vais-je infecter mes proches ? Lesquels se réduisent à mon proche, camarade-mari. L’employeur de ma fille, médecin, lui a déconseillé de me voir.
– En ce mardi, premier jour de vrai confinement, tout dans l’air dit que c’est dimanche. Sauf la pharmacie d’en face qui est ouverte. Moins prise d’assaut que ces derniers jours alors qu’il y a belle lurette qu’il n’y a plus ni masques, ni gel hydromachin… Mais on a le droit d’avoir d’autres maladies.
– On pense à ” ceux de la rue “. Où se confinent-ils ? L’absurdité de la question émeut.
– On essaie de ne pas aller à l’overdose d’informations d’autant qu’un tri sévère s’impose : ce genre d’événement a le chic pour générer les trucs les plus fous ! Et comme on ne sait rien, au début on gobe un peu. On finit, quand on pense savoir l’essentiel, par fuir TOUT ce qui parle de ÇA !
– Jamais il n’a régné un tel silence, même un dimanche d’août ! Mais les oiseaux, eux, sont très occupés et bavards : JOIE ! Et la mésange vient toujours chercher ses graines de tournesol, comme une voleuse.
– Et la nature, elle, vit sa vie. Les asphodèles (quand on pouvait encore les voir) montraient leur petit museau. Et tout pousse si vivement et si merveilleusement :
Photo Clarisse MÉNERET-MASSART
– Parfois, très furtivement, l’idée passe que tout cela n’est pas réel, qu’on s’est raconté une affreuse histoire, qu’on a trop d’imagination. Et le principe de réalité revient très vite : zut, on n’a plus de pain !
– Des questions, des questions, des questions… sans réponse. Des rires parfois parce qu’il faut impérativement rire. Des chansons, de la musique, des encouragements aux uns aux autres, des conseils de prudence aux uns aux autres. On en devient bêta…
Allez, je poste vite ! Les messages flippants arrivent de plus en plus. Désolée d’avoir cédé à la tentation. I will survive m’a paru égoïste. We shall overcome, pas adapté (nous ne vaincrons pas, ” cela ” s’arrêtera). Vous avez échappé à pas mal de trucs. Et puis soudain :
Très belle photo de Clarisse, ces deux arbres dansent en se tenant par les bras.
Et puis belle chanson de Gilles Vigneault.
Merci
Ah merci, elle lira ce commentaire et, venant de toi, elle sera encore plus contente ! C’est vrai que c’est beau : je pense qu’elle a passé un pacte avec les arbres.
Oui, j’étais si contente de trouver cette chanson. J’aime tellement le bonhomme et je ne la connaissais pas. Ravie que tu l’aimes (et pas étonnée du tout).
Merci à toi
Quel beau visage! Quelle belle chanson!
Merci pour ces photos magnifiques!
Que les arbres dansent comme nous ne le pouvons pas…
J’ai aussi été saisie par ce visage, comme s’il n’avait jamais été jeune, le Gilles ! Les paroles sont belles à pleurer.
Quant aux arbres, ils se congratulent et ça, nous le ferons bientôt. En attendant, prenez soin de vous.
Subjuguée aussi par la vie ailée, étincelante, sonore et affairée qui déchire l’épais silence de notre pitoyable existence figée par un organisme de qqs nanomètres.
Étonnement émerveillé offert par une photographe sincère et humble devant la splendeur de la nature toujours souveraine. Arbres singuliers, joyeux, sociables, généreux, accueillant champignons et lierre, couronnés par un ciel bleu gentiane. Merci pour tant de beauté transmise avec simplicité.