Cela pourrait commencer comme ça : deux ou trois choses que nous savons d’elle. Et l’on en sait si peu sur les êtres, même après un demi-siècle d’amitié…
Amitié orageuse et lumineuse, à son image.
Pour nos yeux, elle part. Elle nous quitte et comme chaque fois qu’un être part, nous avons l’impression qu’il emporte un bout de nous, impression seulement, besoin pour ceux qui restent d’exister encore un peu en lui. Mais c’est NOTRE besoin.
Elle quitte ce monde qu’elle a eu parfois tant de mal à aimer… qu’elle a pu parfois aimer grâce à quelques êtres, réels ou mythiques, grâce à la nature et à quelques bêtes. Toutes les bêtes, devrions-nous dire.
D’elle, garder sa rencontre éblouie avec la loutre marine, son observation attendrie des écureuils, ses rencontres pleines de respect avec les animaux des bois et des montagnes.
D’elle garder encore l’intact refus, cette colère qu’elle transformait en énergie, c’est ainsi qu’elle parlait de la danse, souffle et énergie. Le souffle terrestre a cessé… Mais la trace est forte.
Il faut dire ces mots, les mots de l’absence et aller derrière eux : ne pas trop garder d’elle, ne pas la retenir, la laisser partir pour une immense baignade sans retour, nous dire que nous sommes apparemment sans elle et célébrer sa vie et honorer les vivants.