Ballade de l’autre côté du fleuve, pour aller voir l’autre rive, celle qu’on voit de loin, l’autre côté, comme on va visiter une vieille cousine.
On prend, bien sûr, le nouveau pont, l’élégante enjambée et puis les quais, on file à travers ces entrepôts, ces usines, ces ferrailles, toute cette architecture industrielle, cathédrales modernes.
On sent bien qu’on va vers la fin de quelque chose ou c’est parce qu’on le sait qu’on trouve tout ” limite “. Et puis, les berges sont saccagées par les fortes marées, les pluies diluviennes des derniers mois. Une espèce de désolation où le printemps a bien du mal à faire son nid.
Et soudain, après Saint-Louis de Montferrand, on tombe sur lui :
Cette image est simultanément surréaliste et familière. Le chameau de Saint-Louis se repose dans un pré non loin de la Garonne. Pas de cirque alentours. Il est seul et nous regarde tant que nous n’avons pas d’appareil photo en mains. Sitôt qu’on tente une approche, il détourne la tête. Quand nous aurons rangé les appareils, il nous regardera à nouveau, tête placide. Nous reprenons la route, sortons de la parenthèse étonnante, comme des voyageurs porteurs d’images incommunicables.
Allez de l’autre côté, vous y découvrirez de l’inédit, de l’exotique.
Pas loin, les aubépines en fleurs.
P.S. : changement de photo le 25 mars, celle-ci est de Christian Destandau, elle est beaucoup mieux que la mienne, le fleuve y est horizontal !
René ! hi hi ! ça lui va bien, ça sent le printemps !
Sinon, on a Alfred mais c’est moins doux, non ?
Un récent article dans une revue scientifique a montré que les camélidés (pour ne pas faire de jaloux) venaient du Grand Nord (ou presque) Leschameaux baktriane de Mongolie n’ont pas froid aux
yeux et les lamas (qui sont des chameaux-bonsaïs), non plus ! Peut-être que René rêve de toundra, de permafrost, de lichen…
Mais bon sang… EH, Nana, t’entend ? René aurait pu passer l’hiver au Parc Bordelais ou dans ton jardin, même pas froid. C’est vrai que les lamas, en plus de cracher partout (cf. Tintin), aiment
bien la montagne. Merci, Véronique, merci pour ces informations zoologiques et poétiques parce que les rêves de René…
Comme c’est drôle! en tapant sur le clavier m’effleurait la phrase apprise ” Le cha—-meau : 2 bosses, le dro—ma—daire 3″ qui me faisait bien rire… Il aurait été plus sympa de
lui faire passer l’hiver à la dune du Pyla pour qu’il soit moins morose. Est-ce que l’on voit des manchots dans le Tibesti?
HIHIHI , je me doutais bien que tu ne l’aurais pas oublié celle-là. Avec ” Le gros madaire il est méchant, mais le petit madère, il est gentiiiiiiiiil ! “
Je crois quand même qu’il est dans la nature du chameau de ne pas être très rock’d roll, il fait sérieux, le bestiau, n’a jamais trop l’air d’avoir envie de rigoler… Enfin, je trouve. Peut-être
parce que j’en avais la trouille quand j’étais gosse. Tu vas me dire que j’avais peur de tout, ce qui n’est pas faux.
Euh, pour les manchots au Tibesti, je vais me renseigner, Nana !
C’est qui lui ? Quelle vision surréaliste, cette grosse bête très digne qui a l’air de se foutre de tout ! Superbe musique !
[Grrrrrr encore un com’ de com’ perdu !]
J’ai décidé qu’il s’appelle René. Il est effectivement très digne, voire hautain.
La musique, c’est René (tiens tiens) Aubry, mon chouchou des chouchous qui ne compose QUE des musiques géniales, qui est l’ex de LA THE danseuse Carolyn Carlson. Et ce morrceau va bien, je
trouve, avec mon René des prés, mystérieux et irréel.
Alors, ça y est, tu as passé le pont! Il n’est pas cabotin le dromadaire et comme il doit avoir froid. Perdu dans le gris d’eau, le vert prairie et les arbres nus, il doit rêver de
blond-jaune-ocre des sables. Un instant capté par les yeux, le coeur, une sorte d’hallucination, une photo “mirage” apparaît, c’est presque magique…
Oh oui et plus d’une fois : il est très beau ce pont ! Venez le voir.
J’avais répondu à ton com’ et la machine a mangé la réponse. Je te disais – je crois – que le chameau a 2 bosses parce que 2 syllabes et le dromadaire, donc, en a 3 (bosses)…
Je te disais aussi que notre chameau n’avait peut-être jamais connu la dune et qu’il l’inventait, dans sa prairie près du fleuve et que c’était une rêverie parfaitement mélancolique.
Hého! On n’avait pas dit “prêt, partez!”…
Non non, Véronique, ça c’était hier avec Dr D. ! L’autre texte, je ne l’aurais jamais “posté”… D’ailleurs… à quand l’échange ?
Ce chameau là, c’est deux jours après le 1er jour du Printemps.