Ballade de l’autre côté du fleuve, pour aller voir l’autre rive, celle qu’on voit de loin, l’autre côté, comme on va visiter une vieille cousine.
On prend, bien sûr, le nouveau pont, l’élégante enjambée et puis les quais, on file à travers ces entrepôts, ces usines, ces ferrailles, toute cette architecture industrielle, cathédrales modernes.
On sent bien qu’on va vers la fin de quelque chose ou c’est parce qu’on le sait qu’on trouve tout ” limite “. Et puis, les berges sont saccagées par les fortes marées, les pluies diluviennes des derniers mois. Une espèce de désolation où le printemps a bien du mal à faire son nid.
Et soudain, après Saint-Louis de Montferrand, on tombe sur lui :
Cette image est simultanément surréaliste et familière. Le chameau de Saint-Louis se repose dans un pré non loin de la Garonne. Pas de cirque alentours. Il est seul et nous regarde tant que nous n’avons pas d’appareil photo en mains. Sitôt qu’on tente une approche, il détourne la tête. Quand nous aurons rangé les appareils, il nous regardera à nouveau, tête placide. Nous reprenons la route, sortons de la parenthèse étonnante, comme des voyageurs porteurs d’images incommunicables.
Allez de l’autre côté, vous y découvrirez de l’inédit, de l’exotique.
Pas loin, les aubépines en fleurs.
P.S. : changement de photo le 25 mars, celle-ci est de Christian Destandau, elle est beaucoup mieux que la mienne, le fleuve y est horizontal !