Tant de musiques à vous proposer et puis soudain, je craque pour l’ami Souchon parce qu’il me fait penser au tilleul, vert tendre. À la fin de la chanson d’ailleurs arrive le tilleul….
Photo C. Destandau
On a tous nos marottes. Les arbres dans la ville sont ma marotte. Précision : certains arbres de la ville que j’habite. Les arbres aussi habitent cette ville et la ville est habitée par eux. [Finasseries du langage : habiter + complément d’objet direct ET/OU habiter quelque part, habiter à, être habité par etc.]
Bref, je possède quelques arbres à Bordeaux mais chuuuuuut, personne ne le sait ! En plus, c’est une copropriété. Ils appartiennent aussi à d’autres qui les aiment autant que moi.
C’est grâce à leur parfum que j’ai découvert (merci le tram !) les splendides et jeunes tilleuls de la rue François de Sourdis, vous savez, celle qui longe le cimetière depuis l’église Saint-Bruno. Leurs aînés sont dans l’enceinte du cimetière.
L’histoire du tilleul est très riche. Est- ce parce que ses feuilles sont en forme de cœur ? Il est l’arbre de la compassion et de l’amitié.
Le célèbre botaniste suédois Carl Von Linné dont notre amie Lucie a créé le buste au Jardin Botanique, choisit son nom d’après le nom de la ferme familiale, Linnagård (littéralement : ferme au tilleul). Après l’avoir latinisé (Carl Linnæus), il le francisa selon la mode de l’époque.
On dit que SULLY avait obtenu un édit du roi Henri IV par lequel il avait ordonné aux échevins du Royaume de faire planter un ormeau ou un tilleul dans le cimetière de toutes les paroisses devant la porte principale de l’église afin que les habitants qui venaient entendre la parole de Dieu puissent, avant et après les offices, discourir sous les ombrages de leurs interêts et de ceux de la paroisse. Ces tilleuls sont d’ailleurs appelés les SULLY. On en plantait déjà près des églises au Moyen-Âge.
On y danse dedans : cette photo d’un Tanzlinde prise en Bavière le prouve.
C’est aussi l’Arbre de justice : dans l’est de la France et les pays germaniques, on débattait des affaires publiques et on rendait la justice à l’ombre du tilleul.
C’est enfin l’Arbre de la liberté : il fut l’un des arbres choisis en 1792 pour incarner les valeurs de la Révolution française.
En Pologne, le mois de juillet est appelé « lipiec », mois du tilleul , alors qu’en Croatie, c’est le mois de juin qui s’appelle « lipanj » (même signification).
Le tilleul est un arbre sérieux, gentil, modeste et vraiment BEAU ! Un bel ami en quelque sorte. Je vais m’en boire un.
Passionnant l’histoire du tilleul.Je veux planter mon olivier.
Vive les arbres, je les aime aussi.
Et eux aussi t’aiment : il n’y a qu’à voir tes photos ! On va s’occuper de l’olivier, l’arbre de PAIX.
J’aime bien tes rapports de bon voisinage et ta complicité avec les arbres, eux aussi, comme tu le dis, habitants de la ville. Ce sont nos frères immobiles et, chez eux, tout est bienfait :
l’esthétique, les vertus médicinales, les usages culinaires ou domestiques de leurs racines, sève, écorce, tronc, branches, feuilles, la régulation écologique, et ce n’est pas mesuré mais je suis
sûre que cela existe, les ondes apaisantes émises sous leur feuillage.
Le bonjour de ma part à tes tilleuls, quand tu les verras !
Quand même, les hommes les + citadino-urbanisés, savent bien que les arbres, représentants de la nature sont IN-DIS-PEN-SABLES dans les villes ! Sans eux, c’est irrespirable et monstrueux. Comme
tu en parles bien de toutes les qualités de nos amis! Nos amis communs Piotr et Sacha m’avaient appris à enlacer un arbre immense et à sentir les vibrations sous l’écorce : la vie ancienne et
paisible, respiration de la terre.
Très beau, ton texte, et paisible, “à l’ombre du coeur de ma mie”, chante Brassens, on peut y passer des journées entières, à l’abri, avec les belles idées qu’ils véhiculent, les arbres. Tu nous
racontes l’histoire du tilleul, plein de trucs que j’ignore et qui, à vieillir doucement, m’intéressent de plus en plus.
Comme Brassens, les arbres sont la bonne compagnie par excellence ! Moi aussi, j’apprends beaucoup grâce à vous tous. Les arbres ont tous une histoire de vie, comme nous, racines et branches,
embranchements et rameaux… Sans eux, je ne suis rien.
Belle note pour rendre hommage à cet arbre que j’aime tant! Le parfum des tilleuls est subtil, et le vert de son feuillage au printemps est tendre et lumineux.
C’est l’arbre de Rimbaud, de la jeunesse aussi:
” On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans
Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade.”
Roman, 1870
Ah la jolie note Rimbaud qui manquait ! Ça sonne vert tendre, c’est vrai. Une promenade de tilleuls, de la douceur et des odeurs suaves.
Ceux qui aiment les arbres ont une vie riche.
Ben, et le chêne alors ! Saint-Louis rendant la justice sous son chêne… Ah mais c’était pas dans l’est de la France… Et les arbres de la Liberté, c’était pas des chênes mais des tilleuls ?
J’ai pourtant mon certificat d’études !
Oui, le chêne reste le roi des arbres ! Et puis les arbres de la Liberté , ils prenaient ce qu’ils avaient. Vous souvenez-vous du sublime platane de la liberté à côté du Parc Bordelais qui est
mort dans les année 90 ?
Le tilleul est modeste (plus que le chêne, cf. La Fontaine !) mais important. Il peut vivre très vieux aussi et devenir gigantesque !