Je vais me faire des ennemi(e)s mais non, il n’y a rien à faire : j’aime pas les brocs, les vide-greniers (comment ça s’accorde ça ?), les antiquités, la chine ; sans doute parce que je n’ai aucun goût, mais j’ai toujours l’impression que le broc sait que je ne sais rien, que le broc se moque et que le broc arnaque.
J’ai des amis – mais surtout amies – champions du monde de broc ; les reines de l’objet chic, du bougeoir choc : ça me laisse sans voix. Quand, entraînée par les sus-dites ou atteinte d’une grosse déprime, j’atterris dans un de ces lieux, et tandis qu’elles papillonnent, l’air concentré et l’œil fureteur, je déambule plombée par un ennui sans nom ; mais j’essaie d’avoir l’air interressé, je fais semblant, je plonge sur des objets genre schmil-blic et quand, par extraordinaire, il m’arrive de penser avoir déniché L’OBJET, en poussant de petits cris je l’exhibe aux spécialistes : ça ne rate pas, elles lèvent les yeux aux ciel ou, pire et très humiliant, elles détournent le regard, gênées que je puisse être à ce point dépourvue de (bon) goût. Vraiment, je déteste les brocs !
Je ne suis, bien qu’un peu isolée, pas seule dans ce cas. J’ai entendu dimanche Jean-Bernard Pouy décrire les deux attitudes possibles dans le sport en question : 1 – espérer trouver entre l’ennui parfait des vieilles boîtes Banania et les couteaux dépareillés le COROT disparu et retrouvé par vous ! 2 – Ou alors, dénicher l’objet le plus laid et le plus cher – je serais plutôt de cette école – genre ” petite sculpture de Sainte-Blandine en saindoux séché “. Youpee, mettez m’en douze ! Regardez les sublimes pochettes de 33 tours dénichées par Marie-Louise. Qui dit mieux ? À voir pour ne rien perdre des détails en taille réelle sur
http://www.topito.com/top-pochettes-dalbums-embarrassantes
Amatrices de broc, pardonnez-moi, et c’est parfois un regret : je ne serai jamais des vôtres.
Peut-être que pour aimer la chine, il faut être sensible à la nostalgie, à l’évocation du passé. Et pour d’autres, le passé est refoulé car associé à des souvenirs négatifs.
Moi je n’ai pas beaucoup de souvenirs mais j’aime bien fureter en curieux, situer les objets dans leur contexte, les reconnaître. Même les plus laids ont une histoire qui peut être intéressante.
Les acheter ? Pour quoi en faire ? A moins qu’il s’agisse d’un objet d’art pour lequel l’émotion prend le dessus. Peut-être aussi le plaisir de découvrir la pépite oubliée dans la fange, être son
sauveur, mais de là à l’acheter… Je crois que pour certains, l’achat est inconsciemment motivée par l’idée de “sauver” l’objet, ne pas admettre qu’il puisse disparaître. Faire une bonne action
en quelque sorte. Evidemment, une fois arrivé à la maison se pose la question : Qu’est-ce-que je vais pouvoir faire de cette merde ?
D’accord avec tous : les bouquins et les disques sont hors concours.
C’est sans doute que le passé au prisme des objets m’intéresse peu. Je ne m’en vante pas… C’est une espèce d’indifférence. Mais je conçois le côté sauvetage de l’objet menacé de disparition
puisse en toucher certains. J’en connais même qui ont des pièces pleines à craquer de trucs bizarres, parfois attendrissants. Ah si, quand même, j’ai un faible pour les bijoux 1920-1930 :
heureusement, c’est au dessus de mes moyens !
Moi c’est l’invasion du papier qui menace !
Moi non plus j’aime pas chiner. Et j’aime pas la Chine non plus.
Lapidaire, mon cher Dominique ! On devrait faire un club des ” Jaime pas ” avec des petites rubriques jaimepas le bricolage / jaimepas chiner / jaimepas les brocolis, tout ça
quoi ! Et puis un clu ennemi avec les Jaime et nous on serait chef du jaime les zoiseaux. Dac ?
Quoi! tu n’aimes pas la Chine?
Moi non plus… Traîner mes guêtres dans ces farfouillis me rendent triste, mais je garde ce bon souvenir de Mériadeck lorsque Pap’s allait tout droit aux rayons livres et disques, c’était
surtout de voir notre père gourmand de la trouvaille “livres de Jules Verne illustrés par Benjamin Rabier et Riou”. Les rares “chines” vécues, je repartais toujours déçue car si une chose,
un truc, un bidule me plaisait ( D’abord, je pensais: où vais-je le mettre?) Mon porte- monnaie faisait la gueule et moi aussi…
Ouaip pour les bouquins. Quoique ça a bien changé puisqu’il y a du fric à faire ! Je crois que je me méfie de l’attrait des vieilleries et aussi, comme le dit Merbel, de l’AVOIR en général. Les
objets sont si envahissants !
Ben, euh… C est une table algérienne, rouge, en bois, vieux rouge,que je cherche depuis qu ‘un pote a voulu un soir me donner la sienne achetée a St. Michel pour deux balles, mais son ivresse
envolée, il m a dit qu’il y tenait a sa table, le bougre ! Depuis, la nuit, je erre, je erre, je erre dans les rues d’ Alger la blanche…. Alors ton guéridon, euh …. Je t’embrasse doux
Bon bon, d’accord… Elle a l’air bien joli, la table de tes rêves… Tu as failli l’avoir en plus ! Ah ces générosités de soulographe ! Fabrique toi, avec tes mains en or, un chouette truc,
vieux rouge aussi…
Moi non plus, je n’aime pas! J’ai très peu d’attirance et de goût pour les objets. D’abord parce que ça encombre l’espace, ensuite parce que c’est des attrape-poussière et enfin parce que l’avoir
, ce n’est pas mon truc! Ca ne me fait pas rêver non plus! Des fois -des fois seulement- je me dis que je suis encore une asociale! Mais j’assume…
On en a déjà tellement de ces trucs qui envahissent l’espace et l’espace mental ! Et pourtant qu’est-ce que j’ai du mal à jeter ! Paradoxe. Non, asociale, je ne crois pas, juste pas dans le
mouv’. Moi, je dis bravo !
Je ne les aime pas plus que cela les brocs comme tu dis, pourtant , à la condition d’être seule il m’est , il m’arrive de déambuler comme une flanerie innocente dans ces
lieux saturés de mémoire et je me surprends alors presque malgré moi à vouloir dénicher l’objet collection pour l’autre , je pense par exemple à la fameuse série
noire nrf à la couverture cartonnée jaune et noire qu’un ami affectionne particulièrement et collectionne et quand je trouve , là c’est petit moment très
sympa.
Ah oui, mais les livres, Marie, c’est autre chose ! C’est plus de la broc ni de la chine ni de l’antiquitaïre… Ce sont des bouquins. Et là… je regarde toujours, même si on tombe souvent sur
des worst-seller (néologisme) genre Mes trois ans et demi chez les méopygmés de la côte ouest ou encore Les recettes aux plantes de Tata Georgette… Les livres, je
fonds.
Je suis comme toi, ça doit être de famille, et Nana ?
Ma dernière visite dans une brocante remonte à l’été 2010. Un gars m’a repéré car je portais un t-shirt “Led Zeppelin”, je l’ai suivi jusqu’au coffre de sa voiture, loin, très loin, et il en a
sorti un vieux 33 de Led Zeppelin “tout bien rayé comme il faut”, une merveille d’après lui qu’il vendait très cher. Bon, c’était quand même la seule chose intéressante que j’ai vu dans ces
lieux.
“Enorme” (à la mode celui-là aussi) les pochettes de disques. Vraiment de quoi remonter le moral, très réjouissant. Merci beaucoup.
On va laisser Nana répondre… mais je crois que ce sera plutôt brocophile. Notre père aimait bien le temps où il y avait des puces à Mériadek. Mon Dieu, Led ZEP, déjà de l’Antiquité ? Aïe,
ça fait mal !
J’aime l’énorme qui devient Hénaurme quand Lucchini le dit… et les pochettes m’ont mise dans en état entre le rire et les larmes, tu vois ?
Pour l’instant, j’ai un allié dans la chinophobie… Merci d’être là.
Le kitch, le truc in-cro-ya-ble qu’on ne savait pas que ça se vendait, ça ! ben moi, j’aime bien. L’idée de l’objet vieilli et qui en a vu des vertes et des pas mûres, qui n’a rien demandé, et
qui est habité quand même, et l’âme qu’on veut bien lui donner, parce qu’ils en ont eu une je suis sûre… Enfin, Claire !!! Enfin ! et puis la foirefouille et son rayon fleurs artificielles, ça
vaut son pesant de cacahuètes et sa déprime, non ? Enfin, je cherche une table algérienne, en bois… Il paraît qu’il y en a parfois à Saint Michel… Tu me diras, dac ?
Baisers doux à toi
J’en étais sûre ! Tu fais partie de la secte ! Le kitchissime, j’adore mais j’achète pas ou alors à moins de 3 € et pour l’offrir à une amie (c’est un truc entre nous, un concours). Mais les
dentelles jaunes à la pliure, les éternelles chemises de grand-père sans col et les assiettes à 12008, ça m’horripile. Les poulbots me font froid dans le dos.
Pour la table algérienne, je verrai, ma Birgit, pour toi mais rien que pour toi… Tu seras triste si, à la place, je te trouve un gai-ris-donc Charles XVIII ?